mardi 24 juillet 2007

Chapitre 5: La chute du combattant

Chapitre 5: La chute du combattant

H

agrid? "

Harry lutta pour se dégager des débris de cuir et de métaux qui l'engouffraient. Il plongea la main dans plusieurs profondeurs d'eaux boueuses, essayant tant bien que mal de garder l'équilibre. Il ignorait où était parti Voldemort. Il s'attendait à le voir surgir des ténèbres à tout moment. Quelque chose de chaud et d'humide ruisselait sur son visage, lui brouillant la vue. Harry rampa péniblement hors de l'étang, puis trébucha contre la masse sombre et informe que formait la silhouette inconsciente de Hagrid.

" Hagrid ! Hagrid, parlez moi ! "

Toutefois, la masse gigantesque ne réagit pas.

" Qui est là ? Est-ce Potter ? Es-tu Harry Potter ? "

La voix de cet homme était inconnue de Harry. Ensuite, ce fut une voix de femme qui s'éleva .

" Ils se sont écrasés ! Ted ! Ils se sont écrasés dans le jardin ! "

Harry se sentait vertigineux, son cerveau lui semblait brumeux. .

" Hagrid ! " répéta-t-il bêtement. Ses genoux fléchirent et il tomba étendu sur le dos, victime d'une douleur cuisante aux côtes et aux bras droit. Sa cicatrice lui picotait désagréablement.

" Hagrid ? "

Harry ouvrit les yeux et constata qu'il était couché sur un canapé, dans un salon qui lui était totalement inconnu. Son sac à dos se trouvait à quelques mètres de lui, trempé et boueux. Un homme à la chevelure blonde et au ventre généreux le regardait avec inquiétude.

" Hagrid va bien, mon garçon. " dit l'homme d'une voix qui se voulait paternelle.

La femme l'observait aussi, à présent.

" Tu te sens bien ? Rien d'autre de casser ? J'ai réparé tes côtes ainsi que tes dents, puis j'ai ressoudé ton bras. Je suis Ted, en passant, Ted Tonks. "

" Le père de Nymphadora ! " ajouta-t-il.

À ces mots, Harry se leva si précipitamment que des lumières dansèrent devant ses yeux. Il se sentit alors incroyablement faible et étourdie.

" Voldemort ... "

" Tout va bien, maintenant. " dit Ted en posant la main sur l'épaule de Harry, avant de le repousser délicatement sur les coussins du canapé.

" C'est tout un accident que vous avez eu. Que s'est-il passé ? Un problème avec la moto ? Arthur

Weasley à encore surestimé les objets moldus. "

" Non. " dit Harry tandis qu'un élan douloureux parcourait sa cicatrice, lui donnant l'impression qu'elle s'était ouverte. " Les Mangemorts, bon nombre d'entre eux. Nous avons été traqués, puis pousuivis. "

" Les Mangemorts ?! " s'exclama brusquement ledit Ted. " Tu en es sûr ? Je pensais qu'ils ignoraient que ton transfert s'effectuait ce soir ! "

" Ils l'ont appris, de toute évidence. " répondit Harry d'un air sinistre.

Ted Tonks regarda le plafond, comme s'il arrivait à y voir au travers.

" Au moins, nous savons maintenant que le sortilège mis en place fonctionne. Ils ne peuvent pas s'approcher d'ici à moins de cent yards à la ronde ! "

Désormais, Harry comprenait pourquoi Voldemort s'était volatilisé ainsi. Ils avaient cessé d'être vulnérable à la minute où la motocyclette avait franchi la limite du sortilège mis en place par l'ordre.

Harry souhaitait ardemment que le charme continuait d'agir, il ne cessait de s'imaginer Voldemort,

100 yards au-dessus, réfléchissant aux moyens de briser et, par le fait-même, de pénétrer leur défense.

Harry bascula les jambes et entreprit de se lever du canapé. Il voulait voir Hagrid. Il ne croirait qu'il était vivant que lorsqu'il l'aurait constaté de ses propres yeux. Il s'était tout juste levé qu'une porte s'ouvrit, laissant apparaître Hagrid, le visage couvert de sang et de boue, légèrement clopinant, mais miraculeusement en vie.

" Harry ! "

Renversant au passage deux tables basses et un aspidistra, Hagrid traversa l'espace qui le séparait de

Harry en tout juste deux pas. Il tira Harry, l'attira vers lui, puis lui fit une étreinte qui faillit lui briser les côtes, tout juste reconstituées.

" Dieu du ciel, Harry, comment as-tu fait pour te sortir d'une telle situation ? Je croyais que c'était la fin pour nous deux ! "

" Oui, moi aussi ! Je n'arrive pas à y croire ! " dit Harry, tandis qu'il se défaisait de l'étreinte de

Hargrid. Il venait tout juste de remarquer la femme qui avait pénétré la pièce, derrière Hagrid.

" Vous ! " hurla-t-il, fouilla aussitôt sa poche à la recherche de sa baguette magique. Cependant, celle-ci était vide.

" Ta baguette est ici, mon garçon. Elle est tombée près de toi, je l'ai donc ramassée. Et c'est sur ma femme que tu hurles. "

" Oh ! Je - Je suis désolé. "

Tandis que Mrs Tonks s'approchait, la ressemblance entre sa soeur Bellatrix et elle devenait moins prononcée. Effectivement, ses cheveux étaient d'un brun plus clair, puis ses yeux étaient plus larges et plus aimables que ceux de sa soeur. Cependant, elle avait regardé Harry du même regard hautain lorsqu'il avait hurlé.

" Qu'est-il arrivé à notre fille ? " demanda-t-elle.

" Hagrid a dit que vous avez été attirés dans une embuscade, où est Nymphadora ? "

" Je ne le sais pas, nous ignorons totalement ce qui est arrivé aux autres. "

Ted et elle échangèrent un regard accablé. Un mélange de crainte et de culpabilité s'empara alors de

Harry. Et si l'un des autres étaient morts ? Il était coupable, totalement coupable. Il avait consenti au plan. Il avait fourni les cheveux.

" Le portoloin ! " dit-il, retrouvant soudainement la mémoire.

" Nous devons retourner au Terrier, on doit savoir... une fois là-bas on sera en mesure de vous envoyer un mot, ou Tonks va... si elle... "

" Dora va bien, Andromeda. " l'interrompit Ted. " Elle sait se débrouiller. Elle doit constamment faire face à ce genre de situation, c'est une Auror. Le portoloin est ici, " ajouta-t-il à l'adresse de Harry. " Si vous désirez le prendre, Hagrid et toi, il part dans trois minutes. "

" Oui, c'est ce que nous allons faire. "

Il saisit alors son sac à dos, puis le posa sur son épaule.

" Je ... "

Il regarda Mrs Tonks, désireux de lui faire des excuses pour l'état de crainte dans lequel il l'avait plongée. Il se sentait infiniment coupable. Cependant, aucun mot de réconfort d'une quelconque profondeur ne lui vint en tête.

" Je dirai à Tonks, Dora, d'envoyer un mot quand elle... Merci de nous avoir raccommodés, merci pour tout, je ... "

Harry fut content de quitter la salle pour suivre Ted Tonks à travers un petit vestibule qui conduisait à une chambre à coucher. Hagrid arriva peu après eux, se penchant pour éviter de se cogner la tête contre le linteau de la porte.

" Et voilà, mon garçon, c'est le portoloin. "

Ted désigna une brosse à cheveux, étalée sur la commode.

" Merci. " dit Harry, avançant difficilement jusqu'à l'objet, sur lequel il posa l'index, prêt à partir.

" Attend un instant, Harry. Où est Hedwige ? " demanda-t-il tout en jetant des coups d'œil frénétiques autour de la chambre.

" Elle.... Elle a été touchée... " ses propres mots résonnèrent en lui, péniblement.

Il se sentait honteux tandis que ses yeux s'emplissaient de larmes tièdes. La chouette avait été son

unique compagnon, son lien d'espoir avec le monde de la magie, chaque fois qu'il avait été contraint de retourner chez les Dursley. Hagrid déploya une main énorme et tapota douloureusement l'épaule de Harry.

" Ne t'en fais pas. " dit-il, dans un grognement. " Ne t'en fais pas. Elle a eu une vie longue, heureuse et comblée. "

" Hagrid ! " avertit Ted Tonks, tandis que la brosse s'animait d'une lueur bleutée.

Hagrid eut tout juste le temps de poser le doigt sur l'objet. Dès lors, la sensation d'être entraîné de force dans le néant par un crochet invisible envahit Harry. Il ressentit l'habituelle secousse au niveau du nombril, avant d'être emporté, loin de Ted Tonks, dans un tourbillon de sons et de couleurs, tournant inlassablement, son doigt collé au portoloin. Quelques secondes plus tard, les pieds de

Harry fléchit au contact du sol dure de la cour du Terrier. Harry entendit des cris perçants, tandis qu'il jetait la brosse à cheveux, redevenue normale. Légèrement chancelant, Harry se remit sur ses

pieds avant d'apercevoir Mrs Weasley et Ginny qui couraient vers lui. Hagrid, à côté de lui, s'était aussi redressé.

" Harry ? Es-tu le vrai Harry ? Que s'est-il passé ? Où sont les autres ? " sanglota Mrs Wealsey.

" Que voulez-vous dire ? Ils ne sont pas revenus ? " haleta Harry.

Le teint blafard et l'expression de profonde angoisse qu'on pouvait lire sur le visage de Mrs Weasley vinrent confirmer les pires appréhensions de Harry..

" Les Mangemorts nous attendaient, " lui dit Harry. " Nous avons été encerclés dès que nous avons rompu la formation. Ils savaient que ça se passait ce soir. J'ignore ce qui est arrivé aux autres. Quatre des Magemorts nous ont pourchassés ! Nous avons fait ce que nous pouvions pour nous échapper, mais Voldemort nous a rattrapés. " raconta Harry, d'un ton où perçait le désespoir.

Il se sentait obligé de se justifier de ne pas savoir où se trouvait ses fils. Un cuisant sentiment de culpabilité lui oppressait la poitrine.

" Dieu merci, vous êtes sains et saufs ! "

" Tu n'aurais pas un peu d'eau-de-vie, Molly ? " demanda Hagrid, d'une voix mal-assurée. " À fin médicinale, bien sûr. "

Elle aurait pu obtenir l'objet en utilisant un sortilège, toutefois, tandis qu'elle entrait dans la maison biscornue, Harry constata qu'elle désirait cacher son visage.

Harry se tourna vers Ginny qui répondu à la question muette de Harry.

" Ron et Tonks auraient dû être les premiers à revenir, mais ils ont raté le portoloin. Il est revenu sans eux. " dit-elle tout en désignant un vieux bidon d'huile qui se trouvait à proximité. " Et ça, " continuat- elle en se dirigeant vers une chaussure antique. " devait être celui de Fred et de Papa, ils étaient les seconds. Hagrid et toi étiez les troisièmes et " elle regarda sa montre, " s'ils prennent leur portoloin,

George et Lupin devraient arriver dans moins d'une minute. "

Mrs Weasley réapparu, une bouteille d'eau-de-vie à la main. Elle la tendit à Hagrid, qui la vida d'uns seul trait.

" Maman ! " cria Ginny en fixant un point à quelques mètres de là.

Effectivement, une lumière bleutée venait de jaillir de l'obscurité. La source lumineuse s'élargit, puis

George et Lupin apparurent, tournant légèrement avant de s'effondrer. Harry sut tout-de-suite que quelque chose n'allait pas. Lupin soutenait la silhouette, visiblement inconsciente, de George, dont le visage ruisselait de sang. Harry se précipita pour aider Lupin à transporter George à l'intérieur, où ils le déposèrent sur le canapé. Lorsque la lampe illumina la tête de George, Ginny gémit, tandis que l'estomac de Harry se retourna. Une des oreilles de George avait été arrachée et une large entaille qui allait de sa tête jusqu'à son cou laissait échappé un flot torrentiel de sang écarlate.

Mrs Weasley venait tout juste de se pencher sur son fils quand Lupin saisit brusquement le bras de

Harry, puis l'entraîna dans la cuisine où Hagrid se trouvait toujours, essayant vainement de passer son corps gigantesque à travers la porte sans tout détruire.

" Hey ! " s'indigna Hagrid. " Laisse le tranquille ! Laisse le tranquille ! "

Lupin l'ignora.

" Quelle créature se trouvait dans mon bureau, la première fois que tu as visité mon bureau, à

Poudlard ? " demanda-t-il en secouant Harry. " Répond ! "

" Un strangulot dans ... un aquarium. "

Lupin poussa un soupir de soulagement et relâcha Harry.

" Qu'est-ce que ça signifie, tout ça ? " grogna Hagrid.

" Je suis désolé Harry, je devais vérifier. " dit Lupin sur un ton d'excuse. " Nous avons été trahis.

Voldemort a su que ton transfert était ce soir ! Les seules personnes au courant étaient celles qui étaient directement impliquées dans le plan. Tu aurais pu être un imposteur. "

" Pourquoi moi tu ne m'as pas questionné ? " demanda Hagrid qui luttait toujours pour franchir la porte.

" Vous êtes un demi-géant, Hagrid. " expliqua Lupin, en levant la tête pour regarder Hagrid. " Le polynectar est conçu pour les humains uniquement. "

" Personne de l'ordre n'a dit à Voldemort qu'on se déplaçait ce soir ! " hurla Harry à qui l'idée d'une trahison d'un des membres de l'ordre paraissait redoutable.

" Voldemort m'a pourchassé uniquement à la fin ! Au début, il ignorait lequel j'étais. S'il avait eu connaissance du plan, il m'aurait attaqué dès le départ, car il aurait su que j'étais celui avec Hagrid. "

" Voldemort t'a pourchassé ? " s'exclama brusquement Lupin. " Que s'est-il passé ? Comment vous êtes-vous échappés ? "

Harry lui expliqua comment les Mangemorts qui les poursuivaient avaient semblé le reconnaître comme étant le vrai Harry et comment ils avaient abandonné la poursuite après avoir appelé

Voldemort, qui était apparu juste avant que Hagrid et lui-même eurent atteint la propriété des parents de Tonks.

" Ils t'ont reconnu ? Comment c'est possible ? Qu'est-ce que tu as fait ? "

" Heu, j'ai ... " dit Harry qui essayait de se mémoriser les évènements.

Le voyage, dans son ensemble, lui avait semblé nébuleux et confus.

" J'ai vu Stan Rocade. Vous savez, le contrôleur du Magicobus. J'ai essayé de le désarmer au lieu de ...

Bah, il ne savait pas ce qu'il faisait, n'est-ce pas ? Il doit être sous l'Imperium. "

Lupin sembla consterné.

" Harry, le temps de désarmer est révolu. Ces personnes tentent de te capturer et de te tuer ! Si tu n'es pas disposé à tuer, il faut au moins les assommer ! "

" On était à cent pieds au-dessus du sol ! Stan n'était pas lui-même. Si je l'avais assommé, il serait tombé, puis il serait mort ! Le même résultat que si j'avais utilisé l'Avada Kedavra ! Expelliarmus m'a sauvé de Voldemort, il y a deux ans. " ajouta Harry, agacé.

L'attitude de Lupin lui rappelait Zacharias Smith, un garçon arrogant de Poufsoufle qui s'était plaint lorsque Harry avait voulu enseigner le sortilège de désarmement à l'Armée de Dumbledore.

" Oui, Harry. " rétorqua Lupin. " Plusieurs Mangemorts en ont été témoins. Pardonne-moi Harry.

C'est simplement que c'était une réaction peu commune sous la menace imminente de la mort et de la répéter ce soir, devant les Mangemorts, était suicidaire. "

" Vous pensez donc que j'aurais dû tuer Stan Rocade ? " demanda Harry avec colère.

" Bien sûr que non. " dit Lupin. " Néanmoins, les Mangemorts s'attendaient apparamment à ce que tu contre-attaques de cette façon. Expelliarmus est un sort utile, mais les Mangemorts semblent le considérer comme ta signature et je te conseille fortement que ça ne le devienne pas. "

Harry se sentait stupide, mais il demeurait en lui un grain de bravade.

" Je ne vais pas écarter de mon chemin tous les gens que je rencontre ! C'est le travail de Voldemort !

"

Lupin ne répliqua pas, de toute évidence, il ne trouvait plus d'arguments. Pendant ce temps, Hagrid avait finalement réussi à franchir la porte et s'était assis sur une chaise, qui avait cédé sous son poids.

Ignorant le flot d'excuses confus que Hagrid déversait, Harry s'adressa de nouveau à Lupin.

" George va-t-il s'en sortir ? "

La tension entre Lupin et Harry sembla se dissiper, lorsque Harry posa la question.

" Je le pense. Cependant, il n'y a aucun moyen de remplacer son oreille, puisqu'elle a été arrachée à l'aide d'un maléfice.

Il y eut des mouvements à l'extérieur et Lupin se précipita vers la cour. Harry sauta pardessus les jambes de Hagrid et courra dans le jardin, ou deux silhouettes étaient apparues. Tandis qu'il courait vers elles, il reconnut Kingsley et Hermionne, tenant un vieux cintre rouillé. Hermione, qui avait

retrouvé son apparence habituelle, se jeta dans les bras de Harry, mais Kingsley ne montra aucun signe démontrant qu'il était heureux de les voir. Pardessus l'épaule de Hermione, Harry le vit pointer sa baguette sur la poitrine de Lupin.

" Quelles sont les dernières paroles qu'Albus Dumbledore nous a dit ? "

" Harry est notre espoir. Il faut lui faire confiance. " répondit calmement Lupin.

Kinglsey tourna systématiquement sa baguette vers Harry, mais Lupin l'arrêta.

" Ça va, j'ai déjà vérifié. "

" Parfait, c'est parfait. " dit-il en rangeant sa baguette dans une poche intérieure de son manteau. "

Mais quelqu'un nous a trahis. Ils savaient, ils savaient que c'était ce soir ! "

" En effet. " répondit Lupin. " Mais ils ignoraient qu'il y aura sept Harry. "

" Qui d'autre est arrivé ? "

" Harry, Hagrid, George et moi uniquement. "

Hermione gémit, la tête enfouit dans les bras.

" Qu'est-ce qui vous est arrivé ? " questionna Lupin.

" Cinq nous ont suivis, deux ont été blessés et peut-être un tué. " marmonna Kingsley.

" Nous avons vu Tu-sais-qui, aussi. Il a rejoint la bataille lorsqu'on était à mi-chemin, mais il est reparti subitement. Rémus, il arrive à ... "

" Voler. " l'interrompit Harry. " Je l'ai vu aussi, il nous suivait, Hagrid et moi. "

" C'est pour ça qu'il est parti, pour te suivre ! " s'exclama Kingsley. " Je ne comprenais pas pourquoi il était parti si vite ! Mais pourquoi a-t-il changé subitement de cible ? "

" Harry a été un peu trop clément avec Stan Rocade. " expliqua Lupin.

" Stan Rocade ? " répéta Hermione. " Je croyais qu'il était à Azkaban ! "

Kingsley émit un rire sans joie.

" Hermione, c'est évident qu'il y a eu une évasion massive d'Azkaban que le ministère n'a pas révélée

! La cagoule de Travers est tombée lorsque je lui ai jeté un sort, lui aussi est supposé être emprisonné. Rémus, que t'est-il arrivé à toi ? Où est George ? "

" Il a perdu une oreille. " dit Lupin.

" Une oreille ? " s'exclama Hermione d'une voix totalement intelligible.

" C'est de la faute de Rogue. " ajouta Lupin.

" Rogue ! Vous ne l'aviez pas dit ! " cria Harry.

" Sa cagoule est tombée durant la bataille. SectumSempra a toujours été une spécialité de Rogue. Je peux dire, en quelque sorte, que je lui ai renvoyé la balle, mais c'est tout ce que j'ai pu faire. Je faisais déjà tout mon possible pour garder George sur le balai, après qu'il eut été blessé. Il perdait beaucoup de sang.

Le silence s'installa tandis qu'ils regardaient le ciel. Il n'y avait aucun mouvement, les étoiles restaient immobiles, impassibles et indifférentes au sort des autres. Où pouvait bien être Ron ? Mr Weasley et

Fred ? Bill, Fleur, Tonks, Fol Oeil et Mondigus ? "

" Harry ! Viens donc nous donner un coup de main ! " rugit Hagrid de la porte, dans laquelle il était de nouveau coincé.

Heureux de pouvoir se rendre utile, Harry se rendit au salon, où Mrs Weasley et Ginny se trouvaient aux côtés de George. Mrs Weasley avait stoppé l'hémorragie. Néanmoins, à la lueur des lampes,

Harry aperçu un trou béant où, normalement, l'oreille de George aurait dû se trouver.

" Comment va-t-il ? "

Mrs Weasley jeta un regard implorant autour de la pièce.

" Je ne peux pas la faire repousser, puisqu'elle a été arrachée par magie noire. Mais cela aurait pu être pire ! Au moins, il est vivant. "

" Oui. " dit Harry. " Remercions le ciel. "

" J'ai entendu des bruits dans la cour, d'autres personnes sont arrivées ? " demanda Ginny.

" Hermione et Kingsley. " répondit Harry.

" Dieu merci. " murmura Ginny.

Son regard croisa celui de Harry. Il éprouvait un intense désir de l'étreindre, la prendre dans ses bras, la caresser, ça lui importait peu que Mrs Weasley soit là. Toutefois, avant de céder à cette délicieuse impulsion, un fracas sonore s'éleva de la cuisine.

" Je te prouverais qui je suis quand j'aurais vu mon fils, Kingsley ! Maintenant, tu as intérêt à me laisse passer ! "

Jamais Harry n'avait entendu Mr Weasley crier de la sorte. Quelques secondes plus tard, il fit irruption dans le salon, le front ruisselant de sueur, les lunettes de travers. Fred se trouvait derrière lui. Tous deux étaient très pâles, mais ils ne semblaient pas blessés.

" Arthur ! " sanglota Mrs Weasley. " Oh ! Merci ! Merci ! "

" Comment va-t-il ? " demanda Mr Weasley tandis qu'il se laissait choir aux côtés de George. Pour la première fois depuis que Harry le connaissait, les mots semblaient manquer à Fred. Lorsqu'il aperçut la blessure de son jumeau, il ouvrit la bouche, stupéfait. Il donna l'impression de ne pas croire ce qu'il voyait. Peut-être était-ce dû au bruit de l'arrivée de Fred et de son père, mais George remua.

" Comment te sens-tu, George ? " chuchota Mrs Weasley.

George se caressa le côté de la tête.

" Eh Bien, " marmonna-t-il à l'adresse de sa mère qui continuait de pleurer torrentiellement. " maintenant tu pourras nous différencier, Fred et moi. "

Il observa les alentours.

" Harry ! Tu vas bien ? "

" Oui, ça va pour moi. " dit Harry en s'approchant du canapé.

" Pourquoi Bill, Fleur et Ron ne sont pas à mon chevet ? "

" Ils ne sont toujours pas revenus, George. " révéla Mrs Weasley.

Le visage de George se renfrogna. Harry croisa le regard de Ginny, puis lui fit signe de l'accompagner à l'extérieur. Tandis qu'ils traversaient la cuisine, Ginny lui fit part de son inquiétude.

" Ron et Tonks devraient déjà être revenus ! Tante Murielle n'habite pas si loin, ils n'avaient pas un long voyage à parcourir ! "

Harry ne répondit pas. Depuis qu'il était arrivé au Terrier, il avait tenté de camoufler ses propres appréhensions, mais, maintenant, elles semblaient l'envelopper, embrouiller son cerveau et lui oppresser la poitrine. Tandis qu'ils sortaient dans le jardin sombre, Ginny lui pris la main. Kingsley semblait fébrile tandis qu'il observait frénétiquement le ciel, en faisant les cents pas. Harry eut un vague souvenir de l'oncle Vernon arpentant le salon, bien des années auparavant. Hagrid, Lupin et

Hermione se tenaient côtes à côtes, guettant le moindre signe en provenance du ciel. Ils ne firent aucun geste lorsque Harry et Ginny se joignirent à leur vigile silencieuse. Les minutes s'écoulaient tranquillement. Le moindre bruissement les sortaient de leur torpeur. Ils guettaient chaque arbre, chaque buisson, dans l'espoir que l'un des membres absents de l'ordre puisse en sortir. Après ce qui aurait pu être des heures, un balai se matérialisa au-dessus d'eux, avant d'entreprendre d'atterrir.

" Ce sont eux ! " s'écria Hermione.

Tonks atterrit brusquement, projetant sur eux de la terre et des cailloux.

" Rémus ! " pleura Tonks avant de se jetter dans ses bras. Celui-ci garda un visage impassible, quoiqu'étonnament blafard. Il semblait incapable de parler.

Ron avança d'une démarche incertaine vers Harry et Hermione.

" Vous allez bien ? " marmonna-t-il avait d'être étroitement étreint par Hermione.

" J'ai pensé, j'ai pensé ... "

" Je vais bien ! " dit-il en lui tapotant le dos. " Tout va bien. "

" Ron a été fantastique ! " dit Tonks, le visage rayonnant, abandonnant sa prise sur Lupin."

Stupéfixier des Mangemorts, droit à la tête, sur des balais volants, c'est quelque chose ! "

" Tu as fait ça ? " demanda Hermione en regardant Ron, les mains autour de son cou.

" Je suis plein de surprise. " dit-il d'une voix sarcastique en se libérant de l'étreinte d'Hermione. "

Sommes-nous les derniers arrivés ? "

" Non, " répondit Ginny. " Nous attendons toujours Bill, Fleur, Fol Oeil et Mondigus. Je vais avertir

Maman et Papa que tu es de retour. " ajouta-t-elle en courant à l'intérieur.

" Pourquoi arrivez-vous si tard, qu'est-ce qui vous a retenus ? " demanda Lupin à Tonks, comme s'il était en colère.

" Bellatrix. " indiqua Tonks. " Elle m'en veut presque autant qu'elle en veut à Harry ! Elle a essayé de me tuer avec beaucoup d'ardeur. Je souhaite l'avoir touchée. Mais, chose certaine, nous avons blessé

Rodolphus. Quand nous sommes arrivés chez la tante de Ron, nous avions manqué le départ du portoloin. "

Un muscle tressaillit dans la mâchoire de Lupin. Il inclina la tête, mais fut incapable de parler.

" Et que vous est-il arrivé, à vous ? " demanda Tonks, observant Hermione, Kingsley et Harry.

Ils racontèrent leur voyage respectif, cependant l'absence de Bill, Fleur, Fol Oeil et Mondigus planait au-dessus d'eux comme la menace d'un gigantesque oiseau, dont l'attaque glaciale laissait une souffrance pénétrante, qui s'amplifiait de minutes en minutes, et qui était, de surcroît, de plus en plus dure à ignorer.

" Je vais devoir retourner Downing Street. J'aurais du m'y trouver il y a déjà une heure. " dit finalement Kingsley, lançant un dernier regard furtif au ciel étoilé. " Faites le moi savoir, lorsqu'ils seront de retour. "

Lupin hocha la tête. Après avoir salué les autres, Kingsley disparut dans la nuit. Harry cru entendre un faible bruit qui signifiait que Kingsley venait de transplaner, hors des limites du Terrier. Mr et Mrs

Weasley sortirent de la maison, puis parcoururent le jardin au pas de course, Ginny derrière eux.

Tous deux enlacèrent leur fils, avant de se tourner vers Lupin et Tonks.

" Merci. " dit Mrs Weasley. " Merci pour nos fils. "

" Ne soit pas idiote, Molly. " s'empressa de répondre Tonks.

" Comment va George ? " interrogea Lupin.

" Qu'est-ce qu'il a ? " s'inquiéta Ron.

" Il a perdu ... "

Toutefois, la phrase de Mrs Weasley fut interrompu par un tumultueux vacarme. Un sombral venait tout juste de se poser, à quelques mètres d'eux. Bill et Fleur se laissèrent glisser de l'animal, visiblement secoués, mais indemnes.

" Bill ! Dieu merci ! "

Mrs Weasley couru enlacer son fils, mais celui-ci ne la serra que brièvement. Il regardait son père.

" Fol Oeil est mort. " dit-il.

Plus personne ne parla, plus personne ne bougea. Harry sentit que quelque chose en lui se détachait de son corps, puis le quittait pour toujours.

" Nous l'avons vu. " dit Bill.

Fleur approuva d'un signe de tête. Des traces de larmes brillaient sur ses joues.

" Ça s'est produit juste après que la formation soit brisée. Fol Oeil et Ding étaient tout près de nous, ils volaient vers le nord, eux aussi. Vous-savez-qui s'est précipité sur eux en volant. Ding a paniqué, je l'ai entendu pleurer et gémir. Fol Oeil a essayé de le calmer, mais il a fini par transplaner. Le maléfice de Vous-savez-qui l'a touché directement au visage. Il est tombé de son balai, on ne pouvait rien faire, on avait déjà une demi-douzaine de Mangemorts collée aux basques. " expliqua Bill d'une voix brisée.

" Vous ne pouviez rien faire. " approuva Lupin.

Tous se regardaient, la mine déconfite. Harry n'arivait pas à y croire. Fol Oeil ne pouvait pas être mort, c'était impossible. Lui qui était si dure, si brave, l'éternel survivant ... Un sentiment de profonde tristesse semblait naître en chacun d'eux, bien que personne n'en parlait. L'attente dans le jardin étant devenue inutile, ils suivirent Mr et Mrs Weasley à l'intérieur du Terrier. Ils entrèrent au salon, où Fred et George riaient.

" Qui a-t-il ? " demanda Fred en balayant d'un regard perplexe leurs visages troublés. " Qu'est-il arrivé ? Qui est ... "

" Fol Oeil, " souffla Mr Weasley. " Fol Oeil est mort. "

Le visage des jumeaux se contracta en une grimace de douleur. Personne ne semblait savoir quoi faire. Tonks pleurait silencieusement dans son mouchoir. Harry savait que Fol Oeil et elle avaient toujours été proches, l'un de l'autre. Au Ministère, elle avait été sa favorite, sa protégée. Hagrid, assis dans le coin le plus grand de la pièce, s'épongeait les yeux à l'aide d'un mouchoir de la taille d'une nappe. Bill se dirigea vers le buffet, où il sortit une bouteille de whisky pur feu, ainsi que plusieurs verres.

" Tenez. " dit-il avant d'envoyer, d'un coup de baguette, les douze verres à leur destinataire. Il tenait le treizième en l'air.

" À Fol Oeil ! "

" À Fol Oeil" répétèrent-ils, avant de boire le contenu de leur verre.

" À Fol Oeil " hoqueta Hagrid, un peu en retard.

Le whisky qu'il avalait l'emplissait de sentiments nouveaux. Son sens des réalités revenait peu à peu et Harry se sentait plus conscient de son corps et de son esprit.

" Ainsi, Mondigus a transplané ? " demanda Lupin, qui avait vidé son verre d'un seul trait.

L'atmosphère changea radicalement. Tous regardaient Lupin, le visage tendu. Ils étaient visiblement avides d'en entendre davantage, bien que légèrement effrayés de ce qu'ils pourraient apprendre.

" Je sais ce que vous pensez. " affirma Bill. " Moi-même je me suis posé des questions, sur le chemin de retour. Après tout, ils semblaient nous attendre, non ? Mais les sept Harry les ont confus, ils ne s'y attendaient pas. Pourquoi Mondigus ne leur aurait pas dévoilé le point essentiel du plan ? Il ne peut pas nous avoir trahis. C'est lui qui a proposé ce tour d'embrouille, vous vous souvenez ? Je pense qu'il a simplement paniqué. Il ne voulait pas venir, en premier lieu, c'est Fol Oeil qui l'y a poussé. De plus,

Vous-savez-qui s'est dirigé droit vers eux. C'était suffisant pour faire paniquer n'importe qui. "

" Vous-savez-qui a agi exactement comme Fol Oeil l'avait prévu. " dit Tonks entre deux sanglots. " Il m'a dit que Vous-savez-qui penserait sûrement que Harry se trouvait avec le plus redoutable d'entre nous, l'auror le plus habile. Il a d'abord chassé Fol Oeil et quand Mondigus s'est éclipsé, il s'est rué sur Kingsley. "

" Tout ça c'est très bien, mais on ne sait toujours pas comment ils ont pu savoir que nous transférions

Harry ce soir. " dit Fleur. " Enfin, c'est insensé ! Quelqu'un a dû laissé échapper l'information ! C'est la seule explication ! Sinon comment auraient-ils eu connaissance de la date, mais pas du reste du plan?"

Elle attendit une quelconque protestation qui ne vint pas. Le seul son venant briser le silence étaient

les sanglots de Hagrid. Harry lui jeta un regard en biais. Hagrid venait de risquer sa vie pour sauver la sienne. Harry aimait Hagrid, il avait confiance en lui. Toutefois, dans le passé, Hagrid avait révélé involontairement des informations cruciales à Voldemort en échange d'un oeuf de dragon.

Le whisky pur feu semblait avoir amplifié le volume de sa voix.

" Non ! " cria Harry, s'attirant tous les regards.

" Je veux dire, si quelqun a fait une erreur, s'il a laissé échapper un brin d'information, je sais que ce n'était pas volontaire. Il ne l'a certainement pas fait exprès ! " Continua-t-il d'une voix un peu plus forte que d'habitude.

" Nous devons nous faire confiance mutuellement. J'ai confiance en chacun de vous, je suis sûr que personne dans cette salle ne m'aurait vendu volontairement à Voldemort. "

Un profond silence suivit ces mots. Tous le regardaient. Harry se sentit fiévreux et but de longues gorgés de whisky. Tandis qu'il buvait, il pensait à Fol Oeil. Fol Oeil avait toujours été exaspéré par la confiance que Dumbledore acceptait à chacun.

" Bien dit, Harry ! " affirma inopinément Fred.

Lupin regardait Harry avec une drôle d'expression, qui ressemblait à la pitié.

" Vous pensez que je suis un imbécile ? " ironisa Harry.

" Non, je pense que tu es comme James. " expliqua Lupin. " Lui aussi considérait que de se méfier de ses amis était le comble du déshonneur. "

Harry savait que Lupin faisait référence à la trahison de Peter Petigrow envers James Potter. Il se sentit fâché d'une telle allusion. Il voulut argumenter, mais Lupin lui avait tourné le dos, afin de poser son verre vide sur la table.

" Il y a du travail à faire. " dit-il à Bill. " Je peux demander à Kingsley si .. "

" Non. " l'interrompit Bill. " Je le ferai, je viendrai."

" Où allez vous ? " demandèrent Fleur et Tonks à l'unisson.

" Le corps de Fol Oeil. " expliqua Lupin. " Nous devons le récupérer. "

" Ça ne peut pas ... " commença Mrs Weasley, implorant son fils du regard.

" Attendre ? " l'interrompit Bill. " Non, à moins que quelqun souhaite que les Mangemorts le récupèrent avant nous. "

Personne ne répondit. Après avoir dit au revoir, Bill et Lupin partirent. Les autres les avaient regardé

partir, puis tous, excepté Harry qui était demeuré debout, s'étaient effondrés sur la chaise la plus proche. Tous, excepté Harry, qui était demeuré debout. La mort planait de nouveau au-dessus d'eux, comme une présence malsaine.

" Je dois y aller aussi. " dit Harry tandis que dix paires d'yeux effrayés se tournaient vers lui.

" Ne soit pas stupide, Harry." lança Mrs Weasley.

" Je ne peux pas rester ici. "

Il se frotta le front, sa cicatrice avait recommencé à lui faire mal. Elle ne lui avait pas été si douloureuse depuis plus d'un an.

" Vous êtes tous en danger quand je suis là ! Je ne veux pas ... "

" Harry ne soit pas si stupide, voyons ! " répéta Mrs Weasley. " Notre bût, ce soir, c'était de te ramener ici, sain et sauf, et remercie le ciel que cela ait fonctionné ! De plus, Fleur a accepté de se marrier ici plutôt qu'en France, de façon à ce que l'on reste ici, tous ensemble, à veiller sur toi. "

Elle ne comprenait pas. Elle le faisait sentir encore plus mal, si c'était possible.

" Et si Voldemort découvre que je suis ici ? "

" Comment ferait-il ? " répondit Mrs Weasley. " Il y a des douzaines de maisons dans lesquelles tu pourrais être. "

" Il n'a aucun moyen de savoir où tu te trouves, Hary. " le rassura Mr Weasley.

" Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète ! " hurla Harry.

" Nous savons cela. " rétorqua calmement Mr weasley. " Mais si tu pars, tu rendras nos efforts de ce soir particulièrement futiles. "

" Tu n'iras pas nulle part, Harry ! " gronda Hagrid. " Après tout ce que nous avons enduré pour t'amener ici ! "

" J'ai sacrifié une oreille, pour toi ! " dit George en se redressant sur ses coussins. " je sais que ce n'est pas ce que.... Fol Oeil aurait voulu. "

" JE SAIS ! " beugla Harry.

Il se sentait oppressé et manipulé. Ils pensaient qu'il ignorait tout ce qu'ils avaient fait pour lui, alors

que c'était précisément pour ça qu'il désirait partir, plutôt que de leur causer des souffrances supplémentaires. Il y eut un long et douloureux silence durant lequel la cicatrice de Harry lui brula, comme si elle avait été chauffée à blanc.

" Où est Hedwige ? " demanda Mrs Weasley, rompant ainsi le silence. " Nous pouvons la monter avec

Coquecigrue et lui donner quelque chose à manger. "

Les entrailles de Harry se contractèrent douloureusement. Il but le reste de son verre de whisky pur feu, s'évitant ainsi de répondre.

" Il faut que tu nous racontes, Harry, " grogna Hagrid. " comment tu as pu lui échapper, l'attaquer alors qu'il se trouvait au-dessus de nous. "

" Ce n'était pas moi. " répondit Harry d'un ton catégorique. " C'était ma baguette magique ! Ma baguette a agi d'elle-même, de sa propre initiative. "

" Harry, c'est impossible ! Tu veux dire que tu aurais fait de la magie sans le vouloir ? Tu as réagi par instinct, voilà tout. " répliqua Hermione avec diplomatie.

" Non. " s'obstina-t-il. " La moto tombait, je ne savais pas où était Voldemort, mais ma baguette le savait, elle ! Elle s'est mise à tourner, puis elle a trouvé Voldemort et lui a lancé un sort, dont j'ignore la nature ! Je n'ai jamais produit de flammes dorées, auparavant ! "

" Parfois, " expliqua Mr Weasley. " dans une situation dangereuse, il est possible de produire de la magie qu'on ne peut même pas imaginer. Les enfants, avant leurs études, expérimentent souvent ce genre de magie. "

" Ce n'était pas ça ! " s'indigna Harry.

Sa cicatrice lui brûlait et il se sentait incompris. Il détestait l'idée que les autres puissent imaginer qu'il avait le pouvoir d'égaler Voldemort. Plus personne n'émit d'objections. Harry savait qu'ils ne le croyaient pas. Maintenant qu'il y pensait, Harry n'avait jamais entendu parler d'une baguette capable d'agir seule. Sa cicatrice était déssechée par la douleur, il faisait tout son possible pour ne pas gémir à haute voix. Marmonnant au sujet d'un besoin d'air frais, Harry posa son son verre vide, puis il sortit de la salle.

Tandis qu'il traversait le jardin, il vit le sombral brouter paisiblement. Quand l'animal l'aperçu, il déploya deux ailes immenses, semblable à celles d'une chauve-souris. Harry s'arrêta devant la porte du jardin. Il observait les mauvaises herbes tout en lissant sa cicatrice, qui le faisait souffrir. Il pensait à Dumbledore. Dumbledore l'aurait cru, il le savait. Dumbledore aurait su comment et pourquoi la baguette de Harry avait agi de façon si inattendue, car Dumbledore avait toujours toutes les réponses. Il savait tout à propos des baguettes magiques, c'était lui qui avait expliqué à Harry le lien étrange qui unissait sa baguette à celle de Lord Voldemort. Pourtant, Dumbledore, comme Fol Oeil, comme Sirius, comme ses parents et comme sa pauvre chouette, étaient partis dans un endroit où

Harry ne pourraient plus jamais leur parler. Il sentit un picotement dans sa gorge qui n'avait rien à voir au whisky pur feu.

Soudain, sans aucun signe avant-gardiste, la cicatrice de Harry fut parcouru d'un élan particulièrement douloureux. Tandis qu'il fermait les yeux et saisissait son front de ses mains fébriles, des cris résonnèrent dans sa tête.

" Vous aviez dit que le problème serait résolu si j'utilisais la baguette d'une autre personne ! "

La vision d'un vieil homme maigre et émacier, effondré sur un tas de chiffon recouvrant un sol de pierre brute s'insinua dans on esprit. L'homme criait, hurlait, suppliait.

" Je vous en prie, je vous en supplie ! " implora-t-il

" tu as menti à Lord Voldemort, Ollivander. "

" Non, je le jure ! Je n'ai pas ... "

" Tu espérais aider Potter, l'aider à m'échapper ! "

" Non, c'est la vérité ! Je vous en prie ! J'ai cru qu'avec une baguette magique différente ça fonctionnerait ! "

" Alors, explique-moi pourquoi la baguette de Lucius a été détruite ! "

" Je ne n'arrive pas à comprendre ... Le raccordement… devrait seulement exister entre vos deux baguettes magiques ! "

" Mensonges ! "

" Je vous en prie, il faut me croire. "

Puis Harry vit une main aux doigts longs et blanchâtres soulever une baguette magique, avant de sentir l'irruption subite de cruauté de Voldemort. L'homme frêle gigotait sur le sol, au bord de l'agonie.

" Harry ? "

Ça l'avait pris fin aussi subitement que c'était arrivé. Harry se tenait debout, chancelant, dans l'obscurité. Son coeur battait très vite et sa cicatrice le lancinait encore.

Cela prit un moment avant que Harry s'aperçoive de la présence de Ron et Hermione à ses côtés.

" Harry, rentre à l'intérieur. " chuchota Hermione. " Tu ne penses plus partir, n"est-ce pas ? "

" Tu dois rester, mon vieux ! " lui dit Ron en lui tapant le dos.

" Harry, tu vas bien ? " demanda Hermione, maintenant qu'elle était assez près pour voir son visage.

" Tu as une mine épouvantable ! "

" En tout cas, " répondit-il, faiblement. " je vais mieux qu'Ollivander. "

Quand il eut finit de raconter ce qu'il venait de voir, Ron semblait consterné, mais Hermione était totalement horrifiée.

" Ça ne devait plus se produire ! Tu ne devais plus voir ce genre de choses ! Il ne faut pas laisser le lien s'ouvrir de nouveau ! Harry, Dumbledore voulait que tu fermes ton esprit ! "

Il ne répondit pas.

" Harry, Voldmort a réussi à infiltrer le ministère, les journaux et la moitié du monde de la magie ! Ne le laisse pas infiltrer ta tête aussi ! "

5 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour, je suis journaliste au Monde Intéractif et mène une petite enq= uête sur les traductions française d\\\'Harry Potter. J\\\'ai vu votre = blog, et je voulais savoir si vous pourriez nous faire partager votre démarche, de facon anonyme. Je vous laisse mes contacts Antoine Daccord 06 89 29 87 22 daccord@lemonde.fr Merci!

Anonyme a dit…

J'écrit un message à l'intention générale :
- Journaliste
- avocats
- passionnée d'HP ...

Dans notre foyer nous sommes fans d'HP, mais voilà, nous sommes mauvais lecteur en anglais. Alors nous avons trouvé une edition du livre piraté su le net et avons entrepris une traduction anglais-francais. Mais on a alaissé tombé ... Pourquoi ? Parce que nous avons une journée pour le traduire1 chaptre. Et le reformuler dans de bonnes conditions .

Bref ! trop long !

On a trouvé des gens qui traduisent sur le net et nous en profitions, nous sommes content de pouvoir lire ces traductions.

Ce n'est pas le plaisir de piraté au autre qui motive, mais plutôt l'envie de lire le dernier tome de la saga. Et ce aux plus vite !

Les equipes d'editions qui entrourent hp auraient du être plus intelligente ! il y avait un moyen simple d'eviter les traductions sauvages ! Faire une sortie mondiale du bouquin ! Je ne vois ce qui auraient empêcher JKR, les editions anglaises, francaises et autres de se reunir, reunir les interprêtes et travailler ensemble sur les versions à imprimer.

Harry potter et le premier livre d'une saga qui aurait mérité une sortie mondiale ! Ils auraient pu le faire !

Je ne sais pas quels sont les intentions des pirateurs, mais je sais que la mienne est simplement de lire le dernier tome et que j'acheterai le livre francais dès sa sortie. J'ai lu dejà une partie du livre de facon "anormale" et j'ai le devoir morale d'acheter ce livre vis à vis des ayants droit mais aussi pour me faire plaisir !

J'ai 6 tome chez moi, je compte bien completer la série avec une belle edition :D

traductions de hp7 a dit…

Bonsoir,
Je suis contente que tu puisses lire le tome 7 dès sa sortie par le biais de ces traductions...
Personnellement, je suis tout à fait ok avec toi. Non seulement j'ai les 6 premiers tomes en Français, mais je les ai acheté en anglais (à partir du 5ème) et les offre régulièrement aux enfatns qui ont un peu de mal à lire. JKR est un excellent écrivain, parce qu'elle a créé un univers à partir de mille et unes histoires, réelles et immaginaire, et que son monde, aussi fantasmagorique qu'il soit, permet de nous faire rêver, petits et grands, et de s'identifier à des tranches de vies. L'adolescence et ses tourments, la génèse des sentiments exhaltants, le combat pour une grande cause, la défense des libertés individuelles et collectives, la lutte pour la vie. Je crois qu'elle a trouvé une façon touchante, allégorique, de parler des combats, petits et grands, que nous traversons.
De ce fait, ses livres sont des moments de rêve, d'évasion et de partage et cela réunit, au dela je le crois du phénomène de mode, des générations autour de la lecture.
Je ne pense pas que cette série mérite des comparaisons hasardeuses avec de grands écrivains dfe la Litterature classique, mais il se trouve que c'est une série à succès qui mérite, au moins parce qu'elle réconcilie les plus réticents àavec la lecture, d'être respectée.
En tout cas, merci de ton message et bonne lecture ! (je vais mettre la suite rapidement)

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour la traduction !!

Anonyme a dit…

je suis en train de le traduire également et je veux bien te donner ma traduction si tu veux car je constate que tu as évincé beaucoup de passage qui sont certes difficiles à traduire mais tout de même important pour transmettre l'esprit du livre
voila mon adresse mail si ça t'intéresse où si ca intéresse quelqu'un d'autre
krombelle@hotmail.com