lundi 6 août 2007

Chapitre 29. : Le diadème perdu.

Chapitre 29.

Le diadème perdu.

- N

eville... mais... comment...?

Mais Neville avait vu Ron et Hermione, avec des cris de joie, les serrait contre lui

également. Plus Harry regardait Neville, plus celui-ci paraissait blessé: un de ses yeux

était enflé, jaune et violet, il y avait des marques profondes sur son visage, et son

apparence négligée suggérait qu'il avait subi des choses éprouvantes. Néanmoins, son

visage maltraité brillait de bonheur alors qu'il lâchait Hermione et disait à nouveau:

- Je savais que vous alliez venir! J'arrêtais pas de répéter à Seamus que ce n'était

qu'une question de temps!

- Neville, pourquoi tu es dans cet état?

- Quoi? ça?

Neville secoua la tête pour minimiser l'importance de ses blessures.

- C'est rien, Seamus, c'est encore pire. Vous verrez. On y va, maintenant? Oh, dit-il en

se tournant vers Aberforth. Ab, il y a sans doute d'autres gens qui vont venir.

- "D'autres gens"? répéta Aberforth d'un air sinistre. Qu'est-ce que tu veux dire par

"d'autres gens", Londubat? Il y a le couvre feu et le sortilège de Miaule-Chat dans

tout le village!

- Je sais, c'est pourquoi ils transplaneront directement dans ton bar, dit Neville.

Envoie les juste dans le passage quand ils arriveront, d'accord? Merci beaucoup.

Neville tendit sa main à Hermione et l'aida a grimper sur la cheminée et à entrer dans

le tunnel; Ron la suivit, puis Neville. Harry se tourna vers Aberforth.

- Je ne sais pas comment vous remercier. Vous nous avez sauvé la vie deux fois.

- Fais attention à eux, alors, dit Aberforth d'un ton bourru. Il se peut que je ne puisse

pas les sauver une troisième fois.

Harry grimpa sur la cheminée et entra dans le trou derrière le portrait d'Ariana.

Il y avait des marches de pierre lisses de l'autre côté: il semblait que le passage secret

existait depuis des années. Des lampes de laiton étaient accrochées aux murs et le sol

de terre était rendu régulier par le passage; alors qu'ils marchaient, leurs ombres

ondulaient sur le mur.

- Ça fait combien de temps que c'est là? demanda Ron alors qu'ils avançaient. Ce n'est

pas sur la carte du Maraudeur, n'est-ce pas Harry? Je pensais qu'il y avait seulement 7

passages secrets qui permettaient d'entrer et de sortir de l'école!

- Ils les ont tous scellés avant le début de l'année scolaire, répondit Neville. Il n'y

aucun moyen de passer par l'un d'entre eux à présent, pas avec les sortilèges lancés

sur les entrées et les Mangemorts et les Détraqueurs qui attendent aux sorties.

Il fit quelques pas en arrière d'un air rayonnant, les dévorant des yeux.

- Mais ça a importe peu.... dites, c'est vrai? Vous avez vraiment dévalisé Gringotts?

Vous vous êtes échappés sur un dragon? Partout, tout le monde ne parle que de ça,

Terry Boot a été battu par Carrow parce qu'il l'avait crié dans la Grande Salle au

dîner!

- Ouais, c'est vrai, dit Harry.

Neville se mit à rire joyeusement.

- Qu'est-ce que vous avez fait du dragon?

- On l'a relâché dans la nature, dit Ron. Hermione voulait le garder comme animal de

compagnie...

- N'exagère pas, Ron...

- Mais qu'est-ce que vous avez fait? Les gens disent que vous étiez juste en fuite,

Harry, mais je ne crois pas. Je pense que vous étiez sur quelque chose.

- Tu as raison, dit Harry, mais parle-nous de Poudlard, Neville, on n'est au courant de

rien.

- C'est... eh bien, ce n'est plus vraiment Poudlard à présent, dit Neville, le sourire

s'effaçant de son visage alors qu'il parlait. Vous connaissez les Carrows?

- Ces deux Mangemorts qui enseignent?

- Ils font plus qu'enseigner, dit Neville. Ce sont eux qui ont la charge de la discipline.

Ils aiment punir, les Carrows.

- Comme Ombrage?

- Non, à côté d'eux, Ombrage a l'air apprivoisée. Les autres professeurs sont supposés

nous dénoncer aux Carrows si quelque chose ne va pas. Ils ne le font pas, malgré tout,

s'ils peuvent l'éviter. On peut dire qu'ils les détestent autant que nous.

« Amycus, le gars, il enseigne ce qui était avant la Défense Contre les Forces du Mal,

sauf que maintenant c’est juste les Forces du Mal. On est censés pratiquer le sortilège

Doloris sur les gens qui ont de mauvaises intentions...

- Quoi ?

Les voix simultanées de Harry, Ron et Hermione se répercutèrent dans le tunnel.

- Ouais, dit Neville. C’est comme ça que j’ai eu ça, dit-il en désignant une coupure

profonde sur sa joue, j’ai refusé de le faire. Mais certains élèves sont vraiment à fond

dedans ; Crabbe et Goyle adorent ça. C’est la première fois qu’ils réussissent à être

les premiers quelque part, je suppose.

« Alecto, la soeur Amycus, enseigne l’étude des Moldus, qui est obligatoire pour tout

le monde. On doit l’écouter nous expliquer pourquoi les Moldus sont comme des

animaux, stupides et sales, et comment ce sont eux qui obligent les sorciers à se

cacher tellement ils sont vicieux avec eux, et que l’ordre naturel des choses sera

rétabli. J’ai reçu celui là, dit-il en indiquant une autre entaille sur son visage, en lui

demandant à quel point elle et son frère avaient de sang moldu dans les veines.

- Grands dieux, Neville, dit Ron, on ne peut pas sortir des remarques comme celle là

n’importe quand et n’importe où.

- Tu ne l’as pas vue, dit Neville. Tu n’aurais pas supporté non plus. En plus, ça aide

les gens quand on se dresse contre eux, ça leur donne de l’espoir. J’ai remarqué ça

quand tu le faisais, Harry.

- Mais ils t’ont utilisé comme bouc émissaire, dit Ron, le souffle coupé alors qu’ils

passaient devant une lampe qui mettait les blessures de Neville encore plus en relief.

Neville haussa les épaules.

- Ça ne fait rien. Il ne veulent pas gaspiller leur sang pur, alors ils nous torturerons un

peu si on est trop bavards, mais ils ne nous tueront pas.

Harry ne savait pas ce qui était pire entre les choses que Neville disait ou le ton blasé

sur lequel il les disait.

- Les seules personnes en danger réel sont ceux dont les amis proches ou la famille

dehors ont des ennuis. Ils deviennent des otages. Le vieux Xeno Lovegood parlait un

peu trop librement dans le Chicaneur, alors ils ont enlevé Luna dans le train de retour

pour Noël.

- Neville, elle va bien, on l’a vue...

- Oui, je sais, elle a réussi à m’envoyer un message.

Il tira de sa poche une pièce dorée, et Harry le reconnut comme un des faux Gallions

que l’Armée de Dumbledore utilisait pour s’envoyer des messages les uns aux autres.

- Ils ont été très utiles, dit Neville à Hermione d’un ton rayonnant. Les Carrows n’ont

jamais découvert comment on communiquait, ça les a rendu malades. On avait

l’habitude de sortir la nuit et de faire des graffitis sur les murs : L’Armée de

Dumbledore Recrute Toujours, des trucs comme ça. Rogue détestait ça.

- Vous aviez l’habitude ? demanda Harry qui avait remarqué la forme au passé.

- Eh bien, c’est devenu plus dur avec le temps, dit Neville. On a perdu Luna à Noël, et

Ginny n’est plus jamais revenue après Pâques, et tous les trois, on était les leaders, en

quelque sorte. Les Carrows avaient l’air de savoir que j’étais derrière, alors ils s’en

sont pris souvent à moi, et ensuite, Michael Corner est allé libérer un première année

qui était enchaîné, et ils l’ont horriblement torturé. Ils font peur aux gens.

- Tu plaisantes ? murmura Ron alors que le tunnel commençait à remonter.

- Eh bien, je ne pouvais pas demander aux gens de refaire ce que Michael avait fait,

alors on a arrêté ce genre de prouesses. Mais on se battait toujours dans l’ombre,

jusqu’à il y a quelques semaines. C’est à ce moment là qu’ils ont décidé qu’il n’y

avait qu’un seul moyen de m’arrêter, je suppose, et qu’il s’en sont pris à Grand Mère.

- Ils quoi ? demandèrent Harry, Ron et Hermione ensemble.

- Ouais, dit Neville en haletant un peu à présent, car le passage grimpait abruptement,

vous pouvez voir leur mode de pensée. Ça a très bien marché, de kidnapper les

enfants pour forcer leur famille à bien se comporter. Je suppose que c’était seulement

une question de temps avant qu’ils fassent la même chose à l’envers. Le truc, » dit-il

en se tournant vers eux, et Harry fut étonné de voir qu’il souriait, « c’est qu’ils ont eu

les yeux plus gros que le ventre, avec Grand Mère. Une petite vieille sorcière vivant

toute seule, ils pensaient sans doute qu’ils n’avaient pas besoin d’envoyer quelqu’un

de puissant. Pourtant, » rit Neville, « Dawlish est toujours à St Mongo et Grand Mère

en fuite. Elle m’a envoyé une lettre, » il fouilla avec sa main la poche intérieure de sa

robe, « me disant qu’elle était fière de moi, que je suis bien le fils de mes parents, et

de continuer comme ça.

- Super, dit Ron.

- Ouais, dit Neville joyeusement. Seulement, une fois qu’ils ont réalisé qu’ils

n’avaient plus de moyen de pression sur moi, ils ont décidé que Poudlard pouvait se

passer de moi après tout. Je ne savais pas s’ils avaient l’intention de me tuer ou de

m’envoyer à Azkaban, mais j’ai sur qu’il était l’heure de disparaître.

- Mais, dit Ron complètement déconcerté, est-ce... est-ce qu'on ne se dirige pas vers

Poudlard?

- Bien sûr que si, dit Neville.Tu verras. On y est.

Ils tournèrent à un coin et devant eux se trouvait la fin du tunnel. A nouveau,

quelques marches menaient à une porte semblable à celle derrière le portrait d'Ariana.

Neville l'ouvrit en grand et se hissa pour entrer. Alors que Harry le suivait, il entendit

Neville dire à des gens qu'il ne voyait pas:

- Regardez qui c'est! Est-ce que je ne vous l'avais pas dit?

Alors qu'Harry émergeait dans la pièce au bout du tunnel, il y eut plusieurs cris et

hurlements:

- HARRY!

- C'est Potter, c'est POTTER!

- Ron!

- Hermione!

Il eut une impression confuse de teintures colorées, de lampes et de beaucoup de

visages. L'instant d'après, lui, Ron et Hermione étaient noyés, étreints, on leur tapait

dans le dos, touchait leurs cheveux, serrait leurs mains, par ce qui semblait être plus

de vingt personnes. Ça donnait l'impression qu'ils venaient de gagner une finale de

Quidditch.

- Ok ok, on se calme, lança Neville, et alors que la foule reculait, Harry fut capable de

regarder ce qui l'entourait.

Il ne reconnaissait pas du tout le dortoir. C'était gigantesque, et ressemblait plutôt à

l'intérieur d'une maison somptueuse en bois, ou bien d'une gigantesque cabine de

bateau. Des hamacs multicolores étaient fixés au plafond et au balcon, frôlant le long

des murs en lambris et sans fenêtres, qui étaient couverts de tapisseries brillantes.

Harry vit le lion d'or de Gryffondor, sur les blasons écarlates; le blaireau noir de

Poufsouffle, sur un fond jaune; et l'aigle de bronze de Serdaigle, sur du bleu. Seul le

vert et argent de Serpentard était absent. Il y avait des bibliothèques remplies,

quelques balais posés contre le mur, et dans un coin, une grosse radio en bois.

- Où sommes nous?

- La Salle sur Demande, bien sûr, répondit Neville. Elle s'est surpassée, pas vrai? Les

Carrows me poursuivaient, et je savais que j'avais une seule chance de me cacher: j'ai

réussi à passer la porte et j'ai trouvé ça! Bon, ce n'était pas exactement comme ça

quand je suis arrivé, c'était plus petit, il y avait juste un hamac avec seulement les

couleurs de Gryffondor. Mais ça s'est étendu de plus en plus à l'arrivée de l'A.D.

- Et les Carrows ne peuvent pas entrer? demanda Harry en cherchant la porte.

- Non, dit Seamus Finnigan, que Harry ne reconnut que quand il parla: le visage de

Seamus était contusionné et boursouflé. C'est une vraie cachette, aussi longtemps

qu'on reste ici, ils ne peuvent pas nous trouver, la porte ne s'ouvrira pas. C'est

vraiment grâce à Neville. Il comprend la pièce. Tu peux lui demander exactement ce

que tu veux – comme "je ne veux pas que les alliés des Carrows puissent entrer ici" –

et ça le fait pour toi! Tu dois juste t'assurer de fermer les échappatoires. Neville est

notre héros!

- C'est assez facile, vraiment, dit Neville modestement. J'étais ici depuis un jour et

demi, et je commençais vraiment à avoir faim, et je voulais trouver quelque chose à

manger, et c'est à ce moment là que le passage vers la Tête de Sanglier s'est ouvert.

J'ai traversé le tunnel et j'ai rencontré Aberforth. Il m'a fourni en nourriture, parce que

pour une certaine raison, c'est la seule chose que la salle ne fait pas.

- Ouais, parce que la nourriture est une des cinq exceptions de Loi de Gamp sur la

Transfiguration Elémentale, dit Ron à l'étonnement général.

- Alors on se cache ici depuis presque deux semaines, dit Seamus, et il y a de plus en

plus de hamacs à chaque fois qu'on en a besoin, et ça se transforme même en super

salle de bain une fois que les filles commencent à rabâcher...

- Qu'on aimerait bien se laver, oui, renchérit Lavande Brown, que Harry n'avait pas

reconnue jusque là.

Maintenant qu'il regardait attentivement, il reconnaissait beaucoup de visages

familiers. Les deux soeurs Patil étaient là, ainsi que Terry Boot, Ernie Macmillan,

Anthony Goldstein, et Michael Corner.

- Dis nous ce que tu as fait, toi, dit Ernie. Il y a eu tellement de rumeurs, on a essayé

de suivre les nouvelles sur Potterwatch.

Il désigna la radio.

- Vous n'avez pas vraiment cambriolé Gringotts?

- Si, ils l'ont fait! s'exclama Neville. Et le dragon était vrai aussi.

Il y eut quelques applaudissements et des sifflements admiratifs; Ron s'inclina.

- Et après, que s'est-il passé? demanda Seamus impatiemment.

Avant que l'un d'entre eux ait pu éluder la question en en posant une autre, Harry

ressentit une terrible, déchirante douleur dans sa cicatrice en forme d'éclair. Alors

qu'il se détournait rapidement des visages curieux et réjouis, la Salle sur Demande

disparut, et il était debout dans une cabane en pierre délabrée, et il y avait un trou

dans le plancher pourri à ses pieds, une boite dorée qui avait été déterrée était ouverte

et vide dans le trou, et le hurlement de rage de Voldemort vibra dans sa tête.

Avec un énorme effort, il s'extirpa de l'esprit de Voldemort encore une fois, de retour

là où il se tenait, vacillant, dans la Salle sur Demande, la sueur coulant sur son visage

et Ron le soutenant.

- Ça va, Harry? demandait Neville. Et si tu t'asseyais? Tu es fatigué, c'est c...

- Non, l'interrompit Harry.

Il regarda Ron et Hermione, essayant de leur faire comprendre sans parler que

Voldemort venait juste de découvrir la perte d'un autre de ses Horcruxes. Le temps

avançait inexorablement: si Voldemort décidait de venir à Poudlard ensuite, ils

pourraient rater leur chance.

- On doit y aller, dit-il, et leurs expressions lui montrèrent qu'ils avaient compris.

- Qu'est-ce qu'on fait, alors, Harry? demanda Seamus. Quel est le plan?

- Le plan? répéta Harry.

Il était de toutes ses forces de ne pas succomber à la rage de Voldemort: sa cicatrice le

brûlait toujours.

- Eh bien, c'est quelque chose que nous – Ron, Hermione et moi – devons faire, et

ensuite il faudra qu'on parte.

Personne ne riait plus ni ne sifflait. Neville semblait déconcerté.

- Qu'est-ce que tu veux dire, "il faudra qu'on parte"?

- On n'est pas revenus pour rester, dit Harry en frottant sa cicatrice, essayant d'apaiser

la douleur. Il y a quelque chose d'important qu'on doit...

- Qu'est-ce que c'est?

- Je.. je ne peux pas vous le dire.

Il y eut un murmure agité à ces mots: les sourcils de Neville se froncèrent.

- Pourquoi tu ne peux pas nous le dire? C'est quelque chose en rapport avec le fait de

combattre Tu-Sais-Qui, non?

- Hum, ouais...

- Alors on t'aidera.

Les autres membres de l'Armée de Dumbledore approuvaient, certains avec

enthousiasme, d'autres solennellement. Quelques-uns d'entre eux se levèrent de leur

chaise pour manifester leur volonté d'agir immédiatemment.

- Vous ne comprenez pas.

Harry avait l'impression d'avoir souvent dit cette phrase dans les dernières heures.

- On... on ne peut pas vous le dire. On doit le faire – tous seuls.

- Pourquoi? demanda Neville.

- Parce que...

Dans son désespoir de commencer à chercher le Horcrux manquant, ou du moins

avoir une discussion privée avec Ron et Hermione à propos de où ils devaient

commencer à chercher, Harry éprouvait de la difficulté à organiser ses pensées. Sa

cicatrice le brûlait toujours.

- Dumbledore nous a laissé un travail, dit-il avec précaution, et nous ne sommes pas

censés le dire – je veux dire, il voulait qu'on le fasse, juste nous trois.

- Nous sommes son armée, dit Neville, l'Armée de Dumbledore. On forme un tout, on

a continué alors que vous trois étiez partis de votre côté...

- Ça n'était pas exactement une promenade de santé, mon pote, dit Ron.

- Je n'ai jamais dit que ça l'était, mais je ne vois pas pourquoi vous ne pouvez pas

nous faire confaince. Tout le monde dans cette pièce a combattu et a été conduit ici

parce que les Carrows les pourchassait. Tous ceux qui sont ici ont prouvé leur loyauté

pour Dumbledore – pour toi.

- Ecoute, commença Harry, sans savoir ce qu'il allait dire, mais ça importait peu. La

porte du tunnel s'était à nouveau ouverte derrière lui.

- On a eu ton message, Neville! Salut, vous trois, je savais bien que vous seriez là !

Il s'agissait de Luna et Dean. Seamus eut un rugissement de joie et courut serrer dans

ses bras son meilleur ami.

- Bonjour tout le monde, dit Luna joyeusement. Oh, c'est bon d'être de retour!

- Luna, dit Harry, distrait, qu'est-ce que tu fais ici? Comment tu as...?

- C'est moi qui l'ai appelée, dit Neville en montrant le faux Gallion. Je lui ai promis

ainsi qu'à Ginny que si tu te montrais, je leur dirais. On pensait tous que si tu

revenais, ça signifiait la révolution. Qu'on allait renverser Rogue et les Carrows.

- Bien sûr que c'est ce que ça signifie, dit Luna d'un ton radieux. N'est-ce pas, Harry?

On va les expulser de Poudlard?

- Écoutez-moi, dit Harry qui sentait sa panique augmenter, je suis désolé, mais ce

n'est pas pour cette raison que nous sommes revenus. On a quelque chose à faire, et...

- Tu vas nous laisser dans ce pétrin? demanda Michael Corner.

- Non! s'exclama Ron. Ce que nous faisons bénéficiera à tout le monde à la fin, c'est

quelque chose qui peut nous débarrasser de Vous-Savez-Qui...

- Alors laissez nous vous aider! dit Neville en colère. On veut participer!

Il y eut un autre bruit derrière eux, et Harry se retourna. Son coeur sembla s'arrêter:

Ginny était maintenant en train d'escalader le trou dans le mur, suivie de près par

Fred, George, et Lee Jordan. Ginny fit un sourire radieux à Harry: il avait oublié, il

n'avait jamais pleinement apprécié à quel point elle était belle, et il n'avait jamais été

plus heureux de la voir.

- Aberforth est un peu irrité, dit Fred, en levant la main pour répondre aux cris de

bienvenue. Il veut dormir, et on entre dans son bar comme dans un moulin.

La machoire de Harry tomba. Juste derrière Lee Jordan venait l'ex petite amie de

Harry, Cho Chang. Elle lui sourit.

- J'ai eu le message, dit-elle en levant son propre faux Gallion, et elle s'avança pour

aller s'asseoir derrière Michael Corner.

- Alors, quel est le plan, Harry? demanda George.

- Il n'y en pas, dit Harry, toujours désorienté par l'apparition soudaine de tous ces

gens, incapable de tout enregistrer tant sa cicatrice le brûlait férocement.

- On va inventer au fur et mesure, alors? C'est ce que je préfère, dit Fred.

- Tu dois arrêter ça! dit Harry à Neville. Pourquoi tu les as tous appelés? C'est

insensé...

- On se bat, n'est-ce pas? intervint Dean en levant son faux Gallion. Le message disait

"Harry est de retour, et nous allons nous battre". Je vais devoir trouver une baguette,

par contre...

- Tu n'as pas de baguette ...? commença Seamus.

Ron se tourna brusquement vers Harry.

- Pourquoi ils ne nous aideraient pas?

- Quoi?

- Ils peuvent nous aider.

Il baissa la voix et dit de façon à ce que personne d'autre ne puisse entendre à part

Hermione qui se tenait entre eux:

- On ne sait pas où il est. On doit le trouver rapidement. On n'a pas besoin de leur dire

que c'est un Horcrux.

Harry lâcha Ron des yeux pour regarder Hermione, qui murmura:

- Je crois que Ron a raison. On ne sait même pas ce qu'on cherche, on a besoin d'eux.

Comme Harry paraissait peu convaincu, elle ajouta:

- Tu n'es pas obligé de tout faire tout seul, Harry.

Harry réfléchissait rapidement, sa cicatrice l'élançant toujours, sa tête menaçant

d'éclater à nouveau. Dumbledore l'avait mis en garde sur le fait de parler à d'autres

que Ron et Hermione des Horcruxes. Des secrets et des mensonges, c'est comme ça

qu'on a grandi, et Albus... c'était naturel pour lui... Devenait-il comme Dumbledore,

conservant des secrets, craignant d'accorder sa confiance? Mais Dumbledore avait fait

confiance à Rogue, et où cela avait-il mené? À un assassinat en haut de la tour la plus

élevée...

- Très bien, dit-il à voix basse aux deux autres. Ok, lança-t-il dans la salle, et le bruit

cessa: Fred et George, qui racontaient des blagues au grand plaisir de leurs voisins se

turent, et tous semblaient alertes, surexcités.

- On doit trouver quelque chose, dit Harry. Quelque chose – quelque chose qui nous

aiderait à nous débarrasser de Vous-Savez-Qui. C'est ici à Poudlard, mais on ne sait

pas où. Ça peut avoir appartenu à Serdaigle. Quelqu'un a déjà entendu parler d'un

objet comme celui là? Quelque chose avec un aigle dessus, par exemple.

Il regarda avec espoir vers le groupe des Serdaigle, Padma, Michael, Terry, et Cho,

mais ce fut Luna qui répondit, à moitié assise sur le bras du fauteuil de Ginny.

- Eh bien, il y a son diadème perdu. Je t'en ai parlé, tu te souviens, Harry? Le diadème

perdu de Serdaigle? Papa voulait essayer de le reproduire.

- Ouais, mais le diadème perdu, dit Michael Corner en levant les yeux au ciel, est

perdu, Luna. C'est toute le problème.

- Quand est-ce qu'il a été perdu? demanda Harry.

- Il y a des siècles, paraît-il, dit Cho, et le coeur de Harry se serra. Le professeur

Flitwick dit que le diadème a disparu avec Rowena Serdaigle elle-même. Les gens

l'ont cherché, mais...» elle regarda ses camarades de Serdaigle. « Personne n’en a

jamais trouvé la moindre trace, n’est-ce pas ?

Il secouèrent la tête.

- Désolé, mais qu'est-ce qu'un diadème?

- C'est une sorte de couronne, dit Terry Boot. Celui de Serdaigle était censé avoir des

propriétés magiques, comme d'agrandir la sagesse de celui qui le portait.

- Oui, les siphons des Wrackspurts de papa....

Harry coupa Luna.

- Et aucun d'entre vous n'a vu quelque chose qui y ressemble?

Ils secouèrent leur tête à nouveau. Harry regarda Ron et Hermione, et ils lui

renvoyaient un reflet de sa propre déception. Un objet perdu depuis longtemps, et

apparemment sans laisser aucune trace, ne semblait pas être un bon candidat pour le

Horcrux caché dans le château... Avant qu'il puisse formuler une nouvelle question,

cependant, Cho prit à nouveau la parole.

- Si tu veux voir à quoi est supposé ressembler le diadème, je peux t'emmener dans

notre salle commune et te le montrer, Harry, la statue de Serdaigle le porte.

La cicatrice de Harry le brûla à nouveau: pendant un moment, la Salle sur Demande

vacilla devant lui, et il entrevit la terre sombre défilant sous ses pieds, et sentit

l'énorme serpent perché sur ses épaules. Voldemort volait à nouveau; quant à savoir si

c'était au lac souterrain ou ici, au château, il n'en savait rien: dans les deux cas, il

restait peu de temps.

- Il est en route, dit-il tout bas à Ron et Hermione.

Il jeta un regard à Cho et se tourna à nouveau vers eux:

- Ecoutez, je sais que ça ne nous avancera peut-être pas beaucoup, mais je vais aller

voir cette statue, pour voir au moins à quoi ressemble le diadème. Attendez moi ici et

gardez – vous savez, – chacun d’entre vous en sûreté.

Cho s'était déjà levée, mais Ginny dit d'une voix plutôt féroce:

- Non, Luna va t'accompagner, pas vrai Luna?

- Oooh, oui, j'adorerais! dit Luna joyeusement, et Cho s'assit à nouveau, l'air déçu.

- Comment sort-on d'ici? demanda Harry à Neville.

- Par ici.

Il emmena Harry et Luna dans un coin, ou un petit placard s'ouvrit sur un escalier

raide.

- Ça s'ouvre chaque jour à un endroit différent, alors ils n'ont jamais été capable de le

trouver, dit-il. Le seul ennui, c'est qu'on ne sait jamais vraiment où on va atterrir

quand on sort. Fais attention, Harry, ils patrouillent toujours dans les couloirs la nuit.

- Pas de problème, dit Harry. À tout de suite.

Luna et lui se précipitèrent dans l'escalier, qui était long, allumé par des torches, et

qui tournait à des endroit inattendus. Finalement, ils atteignirent ce qui semblait être

un mur solide.

- Viens en dessous, dit Harry à Luna en étendant sa cape d'Invisibilité et en la jetant

sur leurs épaules. Il poussa le mur d’une petite pression.

Le mur se liquéfia à son contact et ils glissèrent dehors. Harry jeta un coup d'oeil

derrière lui et vit qu'il s'était déjà reformé. Ils étaient au milieu d'un couloir plongé

dans la pénombre. Harry entraîna Luna dans l'ombre, fouilla la poche autour de son

cou, et en sortit la carte du Maraudeur. La tenant près de son nez, il chercha et finit

par localiser son point et celui de Luna sur la carte.

- On est au 5ème étage, murmura-t-il, en regardant Rusard s'éloigner d'eux dans le

couloir d'en face. Viens, par ici.

Ils se retirèrent furtivement.

Harry avait parcouru le château la nuit bien des fois avant, mais jamais son coeur

n'avait battu aussi vite, et jamais il n'avait espéré que son passage serait inaperçu.

Passant sur des endroits éclairés par la lune, devant des armures dont le heaume

craquait au son léger de leurs pas, par des coins dont Dieu seul savait qui se tenait en

embuscade, Harry et Luna marchaient, vérifiant la Carte du Maraudeur chaque fois

que la lumière le permettait, s'arrêtant deux fois pour permettre à un fantôme de

passer sans faire à attention à eux. Il s'attendait à rencontrer un obstacle à tout

moment; sa plus grande crainte était Peeves, et il tendait l'oreille à chaque pas pour

entendre le premier signe révélateur de la présence de l'esprit frappeur.

- Par ici, Harry, souffla Luna, prenant sa manche et l'emmenait vers un escalier en

colimaçon.

Ils grimpèrent dans l'escalier serré, étourdissant : Harry n'était jamais monté jusque là

auparavant. Finalement, ils arrivèrent à une porte. Il n'y avait pas de poignée ni de

serrure : rien d'autre qu'une grande planche de vieux bois, et un heurtoir en bronze de

la forme d'un aigle.

Luna leva une main pâle, qui avait l'air de flotter de façon étrange dans l'air,

déconnectée d'un bras ou d'un corps. Elle toqua une fois, et dans le silence, il sembla à

Harry que c'était comme l'explosion d'un canon. Aussitôt le bec de l'aigle s'ouvrit,

mais au lieu d'un chant d'oiseau, une voix douce et musicale dit:

- Qui vient en premier, le Phénix ou la flamme?

- Hum... qu'est-ce que tu en penses, Harry? dit Luna en réfléchissant.

- Quoi? Ce n'est pas un mot de passe?

- Oh non, tu dois répondre à une question, répondit Luna.

- Et si tu as faux?

- Eh bien tu dois attendre que quelqu'un d'autre aie bon, dit Luna. Tu apprends, de

cette manière, tu vois?

- Ouais.. le problème, c'est qu'on ne peut vraiment pas attendre quelqu'un d'autre,

Luna.

- Oui, je vois ce que tu veux dire, dit Luna sérieusement. Bon, alors je pense que la

réponse est que c'est un cercle vicieux.

- Bien raisonné, dit la voix, et la porte s'ouvrit.

La salle commune désertée de Serdaigle était une grande pièce circulaire, plus aérée

que ce que Harry avait jamais vu à Poudlard. Des fenêtres gracieuses en forme d'arche

ponctuaient les murs, qui étaient décorés avec des bannières bleues et bronze. De

jour, les Serdaigles devaient avoir une vue spectaculaire sur les montagnes. Le

plafond était un dôme sur lequel étaient peintes des étoiles, qui faisaient écho au tapis

bleu nuit. Il y avait des tables, des chaises, et des étagères, et dans un renfoncement se

trouvait une grande statue de marbre blanc.

Harry reconnut Rowena Serdaigle d'après le buste qu'il avait vu dans la maison de

Luna. La statue était placée devant une porte qui menait, devina-t-il, aux dortoirs au

dessus. Il se dirigea à grands pas vers la femme de marble, et elle sembla lui rendre

son regard avec un demi sourire moqueur sur son visage, beau mais légèrement

intimidant. Un diadème à l'air fragile avait été reproduit sur le marbre en haut de sa

tête. Il ressemblait à la tiare que Fleur avait portée à son mariage. Il y avait des mots

minuscules gravés dessus. Harry se glissa hors de la cape et grimpa sur le socle de

Serdaigle pour les lire.

-Un esprit au delà de la mesure est le plus grand trésor de l'homme.

- Mais toi, tu en es joliment dépourvu, caqueta une voix.

Harry se retourna, glissa du socle, et atterrit sur le sol. La silhouette aux épaules

courbées d'Alecto Carrow se tenait devant lui, et comme Harry levait sa baguette, elle

pressa son index sur la tête de mort et le serpent marqués sur son bras.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il manque le chapitre 28 non?

Anonyme a dit…

Et le chapitre 34 ^^

Anonyme a dit…

le chapitre 28 est a la suite du 27 sur la page d'avant