lundi 6 août 2007

Chapitre 26 : Gringotts

Chapitre 26

Gringotts

I

ls mirent leur plan à exécution, les préparatifs étant achevés, dans l’obscurité de la

plus petite chambre à coucher. De longs cheveux noirs (récupérés sur le chandail

qu’Hermione avait porté au manoir des Malefoy) s'étiraient, se pliaient dans une

petite fiole de verre posée sur le dessus de la cheminée.

« Et si tu utilisais sa baguette magique ! » dit Harry, inclinant la tête vers la baguette

magique en noyer, « ainsi tu seras plus convaincante que moi. »

Hermione sembla effrayée, comme si la baguette magique pouvait la piquer ou la

mordre si elle la prenait.

« Je déteste cette chose, » dit-elle à voix basse. « Je la déteste vraiment. Elle ne

fonctionne pas correctement avec moi…. C’est comme un peu d’elle. »

Harry ne pouvait pas l’aider mais se rappelait alors que Hermione s’éloignait,

comment il avait détesté la baguette magique en prunellier, s’imaginant des choses

quand elle ne fonctionnait pas alors qu’il lui commandait simplement d’exécuter. Il

choisit de ne pas lui répéter son propre conseil de nouveau, cependant, sentant que la

veille de leur assaut de Gringotts n’était pas le moment pour la contrarier.

« Elle t’aidera probablement à obtenir sa personnalité, bien que… » dit Ron. « Pense

à tout ce qu’a fait cette baguette magique ! »

« Mais c'est mon point de vue! » dit Hermione. « C'est la baguette magique qui a

torturé la maman et le papa de Neville, et qui sait combien d'autres atrocités encore?

C'est la baguette magique qui a tué Sirius ! »

Harry n'avait pas pensé ça : il regarda la baguette magique et fut pris d’une irrésistible

envie de la casser, de la réduire en morceaux avec l'épée de Gryffondor, qui était

appuyée contre le mur près de lui.

« Ma baguette magique me manque » dit tristement Hermione. « J’espère que Mr.

Ollivander pourra m'en faire une autre. »

Mr. Ollivander avait envoyé, le matin même à Luna une nouvelle baguette magique.

Elle était dehors sur la pelouse, examinant ses possibilités. Dean, qui avait abandonné

sa baguette magique aux mangemorts, observait plutôt sombrement.

Harry regarda la baguette magique d'aubépine qui avait par le passé appartenu à

Drago Malefoy. Il était étonné, mais heureux de découvrir que cela fonctionnait pour

lui au moins comme Hermione avait fait. Se rappelant ce qu'Ollivander leur avait

indiqué du secret sur des fonctionnements des baguettes magiques, Harry sut quel

était le problème d’Hermione : elle n'avait pas gagné l'allégeance de la baguette

magique en noyer en la prenant personnellement de Bellatrix.

La porte de la chambre à coucher s'ouvrit et Gripsec entra. Harry agrippa

instinctivement la poignée de l'épée, la ramenant près de lui, mais regretta

immédiatement son geste. Il pouvait dire que le gobelin l’avait remarqué. Cherchant à

l’observer un bref instant, il dit « nous étions juste en train de vérifier la substance

une dernière fois, Gripsec. Nous avons dit à Bill et Fleur que nous les laisserions

demain, et nous leur avons aussi dit de ne pas se lever pour nous voir partir. »

Ils avaient été fermes sur ce point, parce que Hermione devait se transformer en

Bellatrix avant qu'ils soient partis, et moins Bill et Fleur en savaient à leur sujet ou

suspectaient ce qu’ils s’apprêtaient à faire, mieux ce serait. Ils avaient également

expliqué qu'ils ne reviendraient pas.

Comme ils avaient perdu la vieille tente de Perkins la nuit ou les mangemorts les avait

attrapé, Bill leur en avait prêté une autre. Elle était maintenant emballée à l'intérieur

du sac en perle. Harry avait été impressionné d’apprendre que Hermione l’avait caché

aux mangemorts simplement en l'expédiant dans l’une de ses chaussettes.

Il allait s’ennuyer de Bill, de Fleur, de Luna, et de Dean, sans parler du confort de la

maison qu'ils avaient apprécié au cours des dernières semaines. Harry attendait avec

un vif intérêt d'échapper à l'emprisonnement de la maison de coquillage. Il était

fatigué de s'assurer constamment à ne pas être surpris, fatigué de devoir s’enfermer

dans la minuscule chambre à coucher. Surtout, il désirait ardemment être débarrassé

de Gripsec. Cependant, devoir partir sans laisser l’épée de Gryffondor au gobelin,

restait une question à laquelle Harry n'avait aucune réponse. Il lui avait été impossible

de décider comment ils allaient faire, parce que le gobelin ne laissait que très

rarement Harry, Ron, et Hermione seul ensemble pendant plus de cinq minutes :

« Il pourrait donner des leçons à ma mère, » grogna Ron, lorsque les longs doigts du

gobelin apparurent sur les montants de la porte.

Avec à l’esprit l'avertissement de Bill, Harry ne pouvait pas en vouloir à Gripsec de

les suspecter de préparer une « magouille ».

Hermione avait gentiment désapprouvé le choix que Harry avait prévu sur la façon

d’agir pour le mieux.

Ron, dans les rares occasions qu'ils avaient pu saisir, alors que Gripsec ne les

surveillait pas, avait proposé : « Nous devrions simplement nous envoler. »

Harry avait très mal dormi cette nuit là. Se réveillant à l’aube, il repensait à ce qu'il

avait senti la nuit précédant leur infiltration au ministère de la magie et se souvint de

sa détermination, presque comme une excitation. Maintenant il éprouvait des

sentiments de doutes, le harcelant d'inquiétude : Il ne pouvait pas ignorer la crainte

que ça risquait de mal tourner. Il continua de se persuader que leur plan était bon, que

Gripsec savait ce qu’il faisait, qu'ils étaient bien préparés pour surmonter toutes les

difficultés qu’ils étaient susceptibles de rencontrer.

Pourtant il se sentait toujours mal à l’aise. Une fois ou deux fois il entendit Ron

remuer et était certain que lui aussi était éveillé, mais ils partageaient le salon avec

Dean, Harry ne dit rien.

Ce fut un soulagement quand l'horloge indiqua six heures et ils pouvaient enfin

s’extirper de leurs sacs de couchage, s'habiller dans la semi-obscurité, ramper ensuite,

dehors dans le jardin, où ils attendirent Hermione et Gripsec. L'aube était fraîche,

mais il y avait peu de vent maintenant que c'était le mois de mai. Harry leva la tête et

observa le ciel encore sombre. Il écouta les vagues s’écraser contre la falaise. Tout

cela allait lui manquer.

Les petites pousses vertes envahissaient la terre rouge de la tombe de Dobby, dans un

an le petit monticule serait couvert de fleurs. La pierre blanche sur laquelle était gravé

le nom de l'elfe avait déjà pris un ton patiné. Il réalisa maintenant qu'il n’aurait pas pu

choisir un plus bel endroit que celui là, pour le dernier repos de Dobby, mais Harry

avait du mal à réaliser que Dobby n’était plus et c’est avec tristesse qu’il se résigna à

le laisser derrière lui.

Regardant à nouveau la tombe, il se demanda à nouveau comment l'elfe avait su où

venir pour les sauver. Ses doigts se dirigèrent machinalement vers la petite poche

toujours ficelée autour de son cou, il toucha le fragment de miroir dans lequel il était

certain d’avoir vu l'oeil de Dumbledore. Alors le bruit d'une ouverture de porte le fit

échapper à ses pensées.

Bellatrix Lestrange progressait vers eux à travers la pelouse, accompagné de Gripsec.

Pendant qu'elle marchait, elle rangeait le petit sac en perle dans la poche intérieure

d'une vieille robe longue. Bien que Harry ait parfaitement su qu’il s’agissait de

Hermione, il ne put réprimer un frisson en la voyant. Elle était plus grande qu'il ne

l’était, ses longs cheveux noirs ondulant dans son dos, elle avait vraiment des yeux

dédaigneux alors qu'ils se posaient sur lui ; mais lorsqu’elle parla, il entendit

Hermione parler avec voix de Bellatrix.

« Le goût est répugnant, pire que celui des racines de Gurdy ! Ok, Ron, viens ici

comme ca je pourrai commencer à te… »

« ok, mais rappelle toi, je n'aime pas la barbe trop longue »

« Oh, pour l’amour du ciel, le but n’est pas de paraître beau »

« C’est vrai, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille oublier la maniére ! J’aimerais

mon nez un peu plus court, essaie de le faire comme la dernière fois. »

Hermione grimaça et se mit en place pour commencer, murmurant sous son souffle

pendant qu'elle transformait divers aspects du physique de Ron. Il devait lui être

donné une identité complètement differénte, et ils faisaient confiance à la malveillante

aura de Bellatrix pour le faire passer inaperçu. En attendant Harry et Gripsec devaient

être cachés sous la cape d'invisibilité.

« Voilà, » dit Hermione, « comment est-il, Harry ? »

Il était impossible de discerner Ron sous son déguisement, mais, Harry pensait cela

parce qu'il l'a tellement bien connu. Les cheveux de Ron étaient maintenant longs et

onduleux ; il avait une barbe et une moustache brune épaisse, aucune tache de

rousseur, un nez court et large, et les sourcils lourds.

« Bien, il n'est pas mon genre, mais cela suffira, » dit Harry. « Nous pouvons y aller ?

»

Chacun d'entre eux jeta un coup d'oeil en arrière sur la maison de coquillage, qui était

sombre et silencieuse sous les étoliles pâlissantes, puis se retournèrent et

commencèrent à marcher vers le point, juste au delà du muret, là où le sortilège de

fidelius s’arrêtait et où ils pourraient transplaner.

Une fois passé la porte, Gripsec dit : « Je pense que je devrais grimper maintenant,

Harry Potter »

Harry se pencha et le gobelin grimpa sur son dos, ses mains liées à l'avant de la gorge

de Harry. Il n'était pas lourd, mais Harry détesta le contact avec le gobelin et la force

étonnante avec laquelle il s’était accroché. Hermione avait retiré la cape d'invisibilité

hors du sac perlé et le jeta par-dessus eux deux.

« Parfait, » dit elle, se pliant vers le bas pour vérifier les pieds de Harry. « Je ne peux

rien voir. Allons y. »

Harry tourna sur place, avec Griphook sur ses épaules, se concentrant pour atterrir au

« Chaudron baveur », l'auberge qui était à l'entrée du chemin de traverse. Le gobelin

s'accrocha encore plus serré pendant qu'ils entraient dans l'obscurité compacte, et les

pieds de Harry, quelques secondes plus tard, retrouvèrent le trottoir.

Le bar du Chaudron baveur était presque abandonné. Tom, le propriétaire courbé et

édenté, polissait des verres derrière le comptoir du bar ; un couple de magiciens avait

une conversation dans un coin lointain et jetait un coup d'oeil du coté d’Hermione

dont on devinait la silhouette à travers les ombres.

« Madame Lestrange, » murmura Tom, et pendant que Hermione fit une pause il

inclina sa tête de façon servile.

« Bonjour, » indiqua Hermione, et pendant que Harry rampait en avant, portant

toujours le poids de Gripsec sous le manteau, il lui sembla voir Tom étonné.

« Trop poli, » lui chuchota Harry dans l'oreille pendant qu'ils passaient hors de

l'auberge dans l'arrière-cour minuscule. « Tu devrais traiter les personnes comme elle,

agir comme elle ! »

« Correct, correct ! »

Hermione sortit la baguette magique de Bellatrix et frappa une brique dans le mur

indéfinissable devant elles. Immédiatement les briques commencèrent à tourbillonner

et à tourner : un trou apparut au milieu d’elles, qui grandit en progressant en

profondeur, finalement formant un passage arqué sur la ruelle caillouteuse et étroite

qui était celle du chemin de traverse.

Elle était tranquille, à peine l’heure pour les magasins d'ouvrir, et il y avait à peine

quelques clients. La rue tortueuse avait beaucoup changé maintenant par rapport à la

dernière visite de Harry. Beaucoup de magasins avaient fermé, cependant plusieurs

nouveaux établissements consacrés à la magie noire avaient été créés depuis sa

dernière visite.

Le visage de Harry brillait un peu partout, placardé au dessus de nombreux murs et

fenêtres, toujours avec les mêmes mots en légende « L’INDESIRABLE N° 1 ».

Un certain nombre de personnes en loques étaient assises sur le rebord des portes,

blotties les unes contre les autres. On les entendait gémir, quémandant un peu d’or

aux passants, insistant sur le fait qu’eux aussi étaient des magiciens. L’un d’entre eux

avait un bandeau sanguinolent sur son oeil.

Pendant qu'ils se déplaçaient dans la rue, les mendiants aperçurent Hermione, et

commencèrent à s’enfuir, se cachant derrière leurs chapeaux et se sauvant aussi

rapidement qu'ils pouvaient. Hermione les regarda avec curiosité, jusqu'à ce que

l'homme avec le bandage s’approche, chancelant à travers le chemin.

« Mes enfants, » beugla-t-il, se dirigeant vers elle. Sa voix était grippée, aigüe, elle

retentissait éperdument. « Où sont-ils mes enfants ? Qu'a-t-il fait avec d’eux ? Vous le

savez, vous le savez ! »

« Je--Je vraiment-- » bégaya Hermione.

L'homme se précipita vers elle, atteignant sa gorge. Puis, avec un coup et un éclat de

lumière rouge, il fut projeté en l'arrière sur la terre, sans connaissance.

Ron se tenait là, sa baguette magique toujours tendue et un regard évidemment

choqué derrière sa barbe. Les visages se multipliaient aux fenêtres de chaque côté de

la rue, alors qu'un petit noeud de passants d’aspect prospère discutèrent entre eux et

s’arrêtèrent pour assister à la scène et la commenter.

Leur entrée dans le chemin de Traverse aurait à peine pu été plus remarquée ; pendant

un moment Harry se demanda s'il n’était pas préférable de partir maintenant et

essayer de penser à un plan différent. Mais avant qu’ils ne puissant bouger ou se

consulter les uns les autres, ils entendirent un bruit derrière eux. « Pourquoi, Madame

Lestrange ! »

Harry se retourna violemment et Gripsec serra sa prise autour du cou de Harry : un

grand type, qui faisait penser a un magicien avec une couronne de cheveux gris

touffus et un long nez pointu avançait vers elle.

« C'est Travers, » siffla le gobelin dans l'oreille de Harry, mais à ce moment Harry ne

voyait qui était Travers. Hermione redressée jusqu'à sa pleine taille et indiqua avec

tout le mépris qu'elle pouvait rassembler : « Et que voulez vous ? »

Travers s’arrêta dans la voie, clairement insulté.

« C’est un mangemort ! » respira Gripsec, et Harry étira sa tête en longueur pour

répéter l'information dans l'oreille d’Hermione.

« J'ai simplement cherché à vous saluer, » dit fraichement Travers, « mais si ma

présence n'est pas bienvenue… »

Harry reconnut sa voix maintenant : Travers était l'un des mangemorts qui avaient été

appelé à la maison de Xenophilius.

« Non, non, pas du tout, Travers, » dit rapidement Hermione, essayant de dissimuler

son erreur. « Comment allez-vous ? »

« Bien, j'admets être étonné de vous voir dehors et surtout dans les environs,

Bellatrix. »

« Vraiment ? Pourquoi ? » demanda Hermione.

« Et bien, » toussa Travers, « j'ai entendu dire que les habitants du manoir des Malfoy

étaient confinés à la maison, après que… oh… l'évasion. »

Harry espérait qu’Hermione garde la tête sur ses épaules. Si c'était vrai Bellatrix

n'était pas censée être dehors, en public--

« Le Seigneur des ténèbres pardonne à ceux qui l'ont servi le plus loyalement dans le

passé, » dit Hermione dans une imitation magnifique de la façon la plus méprisante

dont pouvait user Bellatrix. « Peut-être votre crédit n'est pas aussi bon que le mien,

Travers. »

Bien que le mangemort ait semblé offensé, il a également semblé moins soupçonneux.

Il a jeté un coup d'oeil vers le bas sur l'homme que Ron avait juste assommé. « Vous a

t’il offensé ? »

« Cela ne fait rien, il ne fera plus rien d’autre, » dit fraichement Hermione.

« Certains de ces sans-baguette peuvent être ennuyeux, » dit Travers. « En général, ils

ne font rien, mais l'un d'entre eux m'a demandé de parler en sa faveur au ministère la

semaine dernière. 'Je suis une sorcière, monsieur, je suis une sorcière, laissez moi

vous le prouver ! » dit-il dans une imitation grinçante. « Comme si j'allais lui donner

ma baguette magique--mais en parlant de baguette magique, » dit curieusement

Travers « laquelle utilisez-vous à l'heure actuelle, Bellatrix ? J'ai entendu dire que la

vôtre était-- »

« J'ai ma baguette magique ici, » dit froidement Hermione, montrant la baguette

magique de Bellatrix. « Je ne sais pas quelles rumeurs vous avez écouté, Travers,

mais vous semblez singulièrement mal informé. »

Travers sembla un peu contrarié, et détourna son regard vers Ron.

« Qui est votre ami ? Je ne le connais pas. »

« C'est Dragomir Despard, » dit Hermione ; ils avaient décidé qu'un étranger fictif

était la couverture la plus sûre pour Ron. « Il parle très peu anglais, mais il a de la

sympathie concernant les objectifs du seigneur des ténèbres. Il est venu ici de

Transylvanie pour voir notre nouveau régime. »

« Vraiment ? Comment allez-vous, Dragomir ? »

« 'Ow you ? » répondit Ron, donnant sa main.

Travers tendit deux doigts et serra la main de Ron comme effrayé de se salir.

Alors qu’est ce qui vous amène et votre--oh--ami ici au chemin de Traverse si tôt ? «

demanda Travers.

« Je dois me rendre à Gringotts, » dit Hermione.

« Hélas, moi aussi, » indiqua Travers. « Ho, ho dégoûtant ! Nous ne pouvons pas

vivre sans eux, pourtant je déplore la nécessité de devoir travailler avec nos amis-auxlongs-

doigts. »

Les mains de Gripsec formant une étreinte autour du cou de Harry se serrèrent

instantanément.

« On y va ? » dit Travers, invitant Hermione à aller en avant.

Hermione n'eut pas d’autre choix que de lui emboîter le pas le long du chemin qui

conduisait vers l'endroit où Gringotts enneigé se trouvait.

Ron marcha le long, à leurs cotés, et Harry et Griphsec suivirent.

Un mangemort attentif était la toute dernière chose dont ils avaient besoin, et le pire

était, qu’avec Travers, il n’y avait aucun moyen pour que Harry communique avec

Hermione ou Ron. Bien trop tôt ils arrivèrent au pied des marches de marbre amenant

aux grandes portes en bronze. Car Gripsec les avait déjà avertis, les gobelins

habituellement flanqués à l'entrée avaient été remplacé par deux magiciens, tous les

deux se tenaient là avec des lances en d’or l.

« Ah ! Les Sondes de l’honnêteté, » soupira théâtralement Travers , « si brutales--

mais si efficaces ! »

Et il se plaça vers le haut des marches, inclinant la tête à gauche et à droite vers les

magiciens, qui avaient levé les lances d'or et les passaient à travers son corps. Les

sondes, Harry le savait, détectaient la dissimulation et les objets magiques cachés.

Sachant qu'il disposait de seulement quelques secondes, la baguette magique de

Drago dirigée par Harry sur chacun des gardes à leur tour et murmura, « Confundo »

deux fois. Inaperçu par Travers, qui regardait par les portes en bronze le hall intérieur,

chacun des gardes eut un haut-le-coeur comme si un sortilège les avait frappé.

Les longs cheveux noirs d’Hermione ondulaient derrière elle pendant qu'elle montait

les marches.

« Un moment, Madame, » dit le garde, soulevant sa sonde.

« Mais vous venez juste de le faire ! » dit Hermione avec la voix arrogante de

Bellatrix. Travers les regardaient, les sourcils surélevés. Le garde était confus. Il

regardait fixement vers le bas la sonde d'or mince et puis son compagnon, qui lui dit

dans une voix légèrement stupéfiée,

« Ouais, tu les a déjà vérifiés, Marius. »

Hermione avança, Ron à ses côtés, Harry et Gripsec trottant invisiblement derrière

eux. Harry jeta un coup d'oeil en arrière pendant qu'ils franchissaient le seuil. Les

magiciens étaient là tous deux se grattant la tête.

Deux gobelins se tenaient devant les portes intérieures, qui étaient faites d'argent et

qui portaient l'avertissement poétique du grand châtiment aux voleurs potentiels.

Harry regardait vers le haut, et soudain la mémoire des temps passés lui revint a

l’esprit : se tenant à cette même place le jour même se son onziéme anniversaire,

l'anniversaire le plus merveilleux de sa vie, et Hagrid se tenant près de lui disant, «

comme je disais, faudrait être fou pour voler quelque chose ici. » Gringotts avait

semblé être un endroit merveilleux ce jour-là, le dépôt enchanté d'un tas d'or dont il

ne soupçonnait pas l’existence et dont il était propriétaire, et, pendant un instant, il ne

put imaginer qu’il y reviendrait pour voler….

Le long comptoir était équipé par des gobelins se reposant sur de hauts tabourets

servant les premiers clients du jour. Hermione, Ron, et Travers se dirigèrent vers un

vieux gobelin qui examinait une pièce d'or épaisse avec un monocle. Hermione permit

à Travers de faire un pas en avant par rapport à elle sous le prétexte d'expliquer les

dispositifs du hall à Ron.

Le gobelin jeta la pièce de monnaie qu'il tenait de côté, et indiqua en gesticulant son

doigt en l'air à personne en particulier, et salua Travers, qui lui fit passer au-dessus du

comptoir une clef d'or minuscule, qui fut examinée et donnée de nouveau à lui.

« Madame Lestrange ! » dit le gobelin, visiblement effrayé. « Très chère ! »

Comment…comment est-ce que je peux vous aider aujourd'hui ? »

« Je souhaite entrer dans ma chambre forte, » dit Hermione.

Le vieux gobelin sembla pendre un peu de recul recule. Harry jeta un coup d'oeil

autour d’eux. Non seulement Travers restait en arrière, observant, mais plusieurs

autres gobelins avaient cessé leur travail pour regarder fixement Hermione.

« Vous avez… l'identification ? » demanda le gobelin.

« Identification ? On ne m’a jamais demandé d’identification auparavant ! » dit

Hermione.

« Ils savent ! » chuchota Gripsec dans l'oreille de Harry, « ils doivent avoir été avertis

qu'il pourrait y avoir un imposteur ! »

« Votre baguette magique suffira, Madame, » dit le gobelin. Elle la lui donna d’une

main légèrement tremblante, et dans un souffle redoutable Harry réalisa que les

gobelins de Gringotts se rendraient compte que la baguette magique de Bellatrix avait

été volée.

La « Loi, maintenant, agir maintenant, » chuchota Gripsec dans l'oreille de Harry, « le

sortilège de l’Imperium ! »

Harry leva la baguette magique en aubépine sous sa cape, l'a dirigea vers le vieux

gobelin, et chuchota, pour la première fois dans sa vie, « Imperio ! »

Une sensation curieuse circula tout le long du bras de Harry, un sentiment de

tintement, la chaleur qui semblait découler de son esprit, vers ses tendons et ses

veines, le reliait à la baguette magique et à la malédiction. Le gobelin pris la baguette

magique de Bellatrix, l’examina de manière approfondie, et alors indiqua, « le

fabricant de baguettes vous a fait une nouvelle baguette magique, Madame Lestrange

! »

« Qui ? » dit Hermione, « non, non, c’est la mienne… »

« Une nouvelle baguette magique ? » dit Travers, s’approchant du comptoir. Les

gobelins tout autour observaient toujours. « Mais comment pourrait-il vous l’avoir

faite, alors que le…? »

Harry agit sans réfléchir. Dirigeant sa baguette magique sur Travers, il murmura, «

Imperio ! » une fois de plus.

« Oh oui je vois » dit Travers, regardant en direction de la baguette de Bellatrix

« oui, très belle, et fonctionne-t-elle bien ? J’ai toujours pensé que les baguettes

magiques exigent un léger rodage, pas vous ? »

Hermione le regarda complètement perplexe, mais à l'immense soulagement d’Harry

elle accepta la tournure bizarre que prenaient les événements sans aucun

commentaire.

Le vieux gobelin derrière le guichet frappa des mains et un jeune gobelin s'approcha.

« J'aurai besoin du « Clankers », » il dit au gobelin, qui partit aussitôt à tout allure et

revint un moment plus tard avec un sac en cuir qui semblait être rempli de métal

tintant, qu'il remit à son aîné.

« Bien, bien ! Bon, si vous voulez bien me suivre, Madame Lestrange, » dit le vieux

gobelin, sautillant de son tabouret et disparaissant hors de vue. « Je vous mènerai à

votre chambre forte. »

Il réapparut à l’extrémité du guichet, trottinant gaiement vers eux, le contenu du sac

en cuir tintant toujours. Maintenant Travers se tenait tout à fait immobile, sa bouche

tombante grande ouverte. Ron dirigea son attention sur ce phénomène bizarre

regardant Travers avec étonnement.

« Attends - Bogrod ! »

Un autre gobelin vint précipitamment vers le guichet.

« Nous avons des instructions, » dit-il adressant un salut à Hermione. « Pardonnezmoi,

Madame Lestrange, mais nous avons reçu des ordres spécifiques concernant la

chambre forte des Lestrange. »

Il se mit à chuchoter sans délai à l'oreille de Bogrod, mais le gobelin sous impérium

l’écarta brusquement.

« Je suis au courant des instructions, Madame Lestrange souhaite se rendre à sa

chambre forte… très ancienne famille…de vieux clients… par ici, je vous prie… «

Et, toujours avec un tintement, il se hâtait vers une des nombreuses portes menant

hors du hall. Harry regarda en arrière Travers, qui était toujours planté au même

endroit le regard anormalement vide, et prit sa décision. Avec un petit coup de

baguette magique, il fit venir Travers avec eux, marchant doucement dans leur sillage,

pendant qu'ils atteignirent la porte et pénétrèrent dans un passage en pierres

rugueuses, qui était éclairé par des torches en feu.

« Nous avons des ennuis ; ils nous suspectent, » dit Harry pendant que la porte

claquait derrière eux et qu’il retirait sa cape d'invisibilité. Gripsec sauta pour

descendre de ses épaules : ni Travers ni Bogrod n'ont montré la moindre surprise à

l'arrivée soudaine d’Harry Potter parmi eux. « Il est sous impérium, » ajouta-t-il, en

réponse aux questions muettes d’Hermione et de Ron au sujet de Travers et de

Bogrod, qui se tenaient maintenant tous deux le regard vitreux. « Je ne pense pas que

je l'ai fait suffisamment puissant, je ne sais pas… »

Et une autre pensée lui traversa alors l’esprit, celle de la vrai Bellatrix Lestrange

poussant des cris perçants sur lui alors qu’il avait essayé pour la première fois

d'employer un sort impardonnable : « Vous devez le vouloir vraiment, Potter ! »

« Qu’est-ce qu’on fait? » demanda Ron. « Et si on sortait maintenant, pendant qu’on

le peut »

« Si nous pouvons, » dit Hermione, regardant en direction de la porte qui donnait dans

le hall principal, au-delà de laquelle on ne savait ce qui se passait.

« Au point où nous en sommes, je dis que nous continuons, » dit Harry.

« Bon ! » dit Gripsec. « Alors, nous avons besoin de Bogrod pour conduire le chariot ;

je n’ai pas l'autorisation. Mais il n'y aura pas de place pour le magicien. »

Harry dirigea sa baguette magique vers Travers. « Imperio ! »

Le magicien tourna et s’en alla le long de la voie ferrée à vive allure.

« Qu’est ce que tu le pousses à faire ? »

« Se cacher » dit Harry pendant qu’il pointait sa baguette magique sur Bogrod, qui

siffla pour appeler un petit chariot qui surgit du noir en roulant dans la direction le

long des voies ferrées. Harry était sûr qu'il pouvait entendre des cris derrière eux dans

le hall principal alors qu’ils grimpaient dans le chariot, Bogrod devant avec Gripsec,

Harry, Ron, et Hermione serrés les uns contre les autres à l’arrière. Avec une

secousse, le chariot se mit en route, prenant de la vitesse : ils passèrent à toute allure

devant Travers, qui se glissait à travers une fente dans le mur, puis le chariot

commença à serpenter et à tourner dans les passages du labyrinthe, s’inclinant

dangereusement par moments. Le bruit du chariot sur les voies empêchait Harry

d’entendre quoi que ce soit d’autre : ses cheveux volaient derrière lui tandis qu'ils

faisaient un écart pour éviter les stalactites, s’enfonçant toujours plus profondément

dans la terre, mais il gardait malgré tout un oeil derrière eux. Ils pourraient très bien

avoir laissé d'énormes empreintes de pas derrière eux ; plus il y pensait, plus il

semblait idiot d’avoir déguisé Hermione en Bellatrix, avoir amené la baguette

magique de Bellatrix, alors que les mangemorts savaient qu’elle avait été volée -

Ils étaient plus profondément dans Gringotts que Harry n’y avait jamais pénétré; ils

prirent un virage en épingle à cheveux à vive allure et virent en face d’eux, surgir en

quelques secondes, une chute d'eau violente se jetant sur la voie. Harry entendit

Griphsec crier, « Non ! » mais il n'y avait aucun moyen de freiner. Ils se précipitèrent

en plein dedans. Les yeux et la bouche de Harry furent rempli d'eau : il pouvait ni voir

ni respirer. Puis, avec une embardée terrible, le wagon se renversa et ils furent

éjectés. Harry entendit le fracas des morceaux de chariot contre le mur du passage,

puis Hermione cria quelque chose, et se sentit glisser en arrière vers le sol comme si il

était tout léger, puis atterrit sans douleur sur le sol rocheux du passage.

« Sortiliège de cou…, de coussin, » bredouilla Hermione, alors que Ron la tira à ses

pieds, mais à la grande horreur d’Harry, il vit qu'elle n'était plus Bellatrix ; au lieu de

cela elle se tenait là dans une longue robe trempée et complètement redevenue ellemême,

Ron avait retrouvé sa chevelure rousse et était à nouveau imberbe. Ils le

réalisèrent alors qu'ils se regardaient l'un l'autre, tâtonnant leurs propres visages.

« La chute du voleur ! » dit Gripsec, se remettant sur pieds et regardant en arrière le

déluge qui s’abattait sur les voies, et qu’Harry qui le comprenait à l’instant, était plus

que de l’eau.

« Elle enlève tous les sortilèges, toute dissimulation magique ! Ils savent qu'il y a des

imposteurs dans Gringotts, et ils ont déclenchés les systèmes de défenses contre nous

! »

Harry jeta un oeil à Hermione vérifiant qu'elle avait toujours le sac perlé, et à la hâte

passa sa propre main sous sa veste pour s'assurer qu'il n'avait pas perdu la cape

d'invisibilité. Alors il se tourna pour voir Bogrod qui secouait sa tête dans la

confusion : La chute du voleur semblait avoir levé le charme de l’Imperium.

« Nous avons besoin de lui, » dit Gripsec, « nous ne pouvons pas entrer dans la

chambre forte sans un gobelin de Gringott. Et nous avons besoin des « Clankers » ! »

« Imperio ! » dit Harry de nouveau ; sa voix fit écho dans le passage en pierre alors

qu'il sentait encore la sensation enivrante du sort descendre de son cerveau à sa

baguette magique. Bogrod fut soumis une fois de plus à sa volonté, son expression

stupéfiée se changeant en une indifférence polie, pendant que Ron s'était dépêché de

prendre le sac en cuir plein de métal.

« Harry, je crois que j’entends des personnes venir ! » dit Hermione, et elle dirigea la

baguette magique de Bellatrix vers la chute d'eau et cria, « Protego ! » Ils virent le

charme du bouclier couper l'écoulement de l'eau enchantée et flotter haut dessus du

passage.

« bien vu, » dit Harry. « montre nous le chemin, Griphsec ! »

« Comment allons-nous sortir de là ? » demanda Ron alors qu'ils suivaient le gobelin

dans l'obscurité, Bogrod haletant dans leur sillage comme un vieux chien.

« Ne nous inquiétons pas pour ça maintenant, » dit Harry. Il essaya d'écouter : il

pensait qu'il pouvait entendre quelque chose résonner et se déplacer autour tout près.

« Gripsec, c'est encore loin? »

« Pas loin, Harry Potter, pas loin…»

Et ils tournèrent un peu plus loin et virent la chose que Harry avait cru entendre.

Un dragon colossal était attaché devant eux, barrant l'accès aux quatre ou cinq des

chambres fortes les plus profondes. Les écailles de la bête étaient devenues pâles et

floconneuses pendant sa longue incarcération sous terre, ses yeux étaient laiteusement

roses ; les deux jambes arrière étaient attachées à de lourdes chaînes par ses énormes

chevilles et fixées profondément dans le sol rocheux. Ses grandes ailes pointues,

pliées près de son corps, auraient rempli la pièce s’il les avait déployées, et quand il

tourna sa tête vers eux, il hurla si fort qu'il fit trembler la roche, ouvrit sa gueule, et

cracha un long jet de feu qui leur fit s'éloigner du passage.

« Il est partiellement aveugle, » haleta Gripsec, « mais ça le rend encore plus sauvage.

Cependant, nous avons les moyens de la contrôler. Donnez-moi le sac. »

Ron passa le sac à Gripsec, et le gobelin en retira un certain nombre de petits

instruments en métal qui une fois secoués faisaient un long bruit sonnant ressemblant

au bruit de marteaux miniatures tapant des enclumes. Gripsec les rangea.

« Vous savez quoi faire, » dit Harry à Gripsec, Ron, et Hermione. « Il s'attendra à la

douleur quand il entend le bruit. Il battra en retraite, et Bogrod devra placer sa paume

sur la porte de la chambre forte. »

Ils avancèrent à nouveau, secouant le sac, et le bruit fit écho sur des murs rocheux,

excessivement magnifiés, de sorte que l'intérieur du crâne de Harry sembla vibrer

avec le son. Le dragon lança un autre hurlement rauque, et alla se réfugier. Harry

pouvait le voir trembler, et en s'approchant il vit les cicatrices faites par les fouets sur

son visage, et devina qu'on lui avait enseigné à craindre les épées chaudes quand il

entendait le bruit métallique.

« Incitez-le à poser sa main sur la porte ! » ordonna Gripsec à Harry, qui tourna sa

baguette magique encore sur Bogrod. Le vieux gobelin obéit, posa sa paume sur le

bois, et la porte de la chambre forte s'ouvrit révélant une pièce ressemblant à une cave

remplie du plancher au plafond de pièces de monnaie d'or et de coupes, d'armures

argentées, de peaux de créatures

étranges - certaines avec de longues épines, de breuvages magiques dans des flacons,

et d'un crâne portant toujours une couronne. « Cherchez, vite ! » dit Harry alors qu'ils

se dépêchaient d'entrer dans la chambre forte.

Il avait décrit la coupe de Pouffsoufle à Ron et à Hermione, mais s'il s'agissait d'un

autre Horcruxe, il ne saurait pas quel objet emporter.

Il eut à peine le temps de jeter un coup d'oeil autour, cependant, avant il y eut un bruit

métallique derrière eux : la porte avait réapparu, les scellant à l'intérieur de la

chambre forte, et ils furent plongés dans l'obscurité totale.

« En aucune façon, Bogrod ne pourra nous libérer ! » dit Gripsec quand Ron poussa

un cri de surprise. « Allumez vos baguettes magiques Et hâtons nous, nous n’avons

que très peu de temps ! »

« Lumos ! »

Harry promena sa baguette magique allumée autour de la chambre forte : son faisceau

lumineux tomba sur les bijoux qui scintillaient ; il vit la fausse épée de Gryffondor

qui se trouvait sur une haute étagère parmi des chaînes pêle-mêle. Ron et Hermione

avaient aussi allumé leurs baguettes magiques, et examinaient maintenant les piles

d’objets les entourant.

« Harry, est ce que ça pourrait être ceci… ? Aargh ! » cria Hermione de douleur, et

Harry tourna sa baguette magique vers elle à temps pour voir une coupe dégringolant

de ses mains. Mais pendant qu'il tombait, il se dédoubla, et devint une pluie de

coupes, de sorte qu'une seconde plus tard, avec un grand cliquetis, le plancher était

couvert de coupes toutes identiques, roulant dans toutes les directions, il était

impossible de discerner parmi elles.

« Elle m'a brûlé ! » gémit Hermione, suçotant ses doigts boursouflés.

« Ils ont ajouté des malédictions de Duplication (Gemino) et de Flagrant délit

(Flagrante) ! » dit Gripsec.

« Tout ce que vous toucherez vous brûlera et se multipliera, mais les copies sont sans

valeur - et si vous continuez à manipuler le trésor, vous mourrez écrasés par le poids !

»

« Très bien, ne touchez rien ! » dit Harry désespérément, mais même tandis qu'il le

disait, Ron accidentellement poussa du coude une des coupes avec son pied, et il en

tomba vingt fois plus tandis que Ron sautait à cloche-pied sur place, une partie de sa

chaussure étant brûlée par le contact de la fonte.

« Restez toujours en place, ne vous déplacez pas ! » dit Hermione, en saisissant Ron.

« Regarde juste autour ! » dit Harry. « Rappelez-vous, une petite tasse en or, il y a un

blaireau gravé dessus, deux anses - autrement voyez si vous pouvez repérer le

symbole de Serdaigle ou un aigle… »

Ils dirigèrent leurs baguettes magiques dans chaque recoin et crevasse, tournant avec

précaution sur place. Harry envoya une grande cascade de faux Gallions sur le sol où

ils rejoignirent les coupes, et maintenant ils avaient à peine la place pour poser leurs

pieds, et l'or rougeoyant et brûlant si fort que la chambre forte ressemblait à un four.

La baguette magique de Harry passa au-dessus des boucliers, soudain il trouva un

objet qui lui fit battre coeur et trembler sa main. « Elle est là, là haut! »

Ron et Hermione dirigèrent leurs baguettes magiques eux aussi, de sorte que la petite

tasse d'or brilla dans le faisceau de lumières des trois baguettes. C’était la tasse qui

avait appartenu à Helga Poufsouffle , puis à Hepzibah Smith, et qui avait été volée par

Tom Jedusor.

« Et comment allons-nous faire pour la prendre sans toucher ? » demanda Ron.

« Accio tasse ! cria Hermione, qui avait évidemment avait oublié dans son désespoir

ce que Gripsec leur avait expliqué pendant leurs réunion de planification.

« Aucune utilisation, aucune utilisation ! » gronda le gobelin.

« Alors que faisons-nous ? » dit Harry « Si vous voulez l'épée, Gripsec, vous devez

nous aider davantage! Est-ce que je peux toucher l’objet avec l'épée ? Hermione,

donne la moi ! »

Hermione fouilla dans son sac en perle pendant quelques secondes, puis sortit l'épée

brillante. Harry la saisit par la poignée de rubis et toucha du bout de la lame un flacon

argenté tout près, qui ne se multiplia pas.

«Si je pouvais juste mettre l’épée en travers d’une anse (de la coupe) – mais comment

vais-je me hisser là-bas ? »

L’étagère sur laquelle la coupe reposait était hors d’atteinte de chacun d’entre eux,

même Ron, qui était le plus grand. La chaleur du trésor enchanté montait en vagues ;

de la sueur dégoulinait du visage d’Harry et de son dos alors qu’il luttait pour trouver

comment accéder à la coupe. Ensuite, il entendit le dragon rugir de l’autre côté de la

porte de la chambre forte, et le bruit des rugissements devenait de plus en plus fort.

A présent, ils étaient vraiment piégés. Il n’y avait pas d’issue de secours excepté la

porte, et une horde de gobelins semblait être en train d’approcher de l’autre côté.

Harry regarda Ron et Hermione et lut la terreur sur leurs visages. »

“Hermione” dit Harry, alors que le rugissement augmentait, ” e dois me hisser là haut,

nous devons nous débarrasser de ça – »

Elle leva sa baguette, la pointa sur Harry et prononça, « Levicorpus »

Maintenu dans les airs par son sortilège, Harry frappa l’armure et les répliques

éclatèrent de celle-ci comme des corps incandescents, remplissant l’espace. Avec des

hurlements de douleur, Ron, Hermione et les deux gobelins furent écartés contre

d’autres objets, qui commencèrent aussi à se reproduire. A moitié ensevelis dans une

marée montante de trésors brûlants, ils luttèrent et hurlèrent quand Harry fit passer

l’épée à travers la poignée de la coupe de Poufsouffle, l’embrochant sur l’épée.

« Impervius » hurla Hermione dans une tentative de se protéger elle-même, Ron et les

gobelins du métal brûlant.

Ensuite, un hurlement fit regarder Harry vers le bas : Ron et Hermione étaient

entourés du trésor, luttant pour préserver Bogrod de glisser dans la marée montante,

mais Gripsec était hors de vue ; et rien d’autre que les extrêmités de plusieurs longs

doigts étaient encore visibles. Harry saisit les doigts de Gripsec et tira. Le Goblin

couvert de cloques émergea progressivement, hurlant.

« Liberatocorpus!” cria Harry. Gripsec atterrit brutalement sur la surface du trésor

gonflant, et l’épée échappa de la main d’Harry. « Prends la ! » cria Harry, se battant

contre la douleur de métal brûlant sur sa peau, alors que Gripsec se relevait,

déterminé à éviter la masse grandissante d’objets brûlants. « Où est l’épée ? Il y avait

la coupe dessus ! »

Le rugissement de l’autre côté de la porte devenait assourdissant – c’était trop tard –

« Là bas ! »

Gripsec l’avait vue et se précipita dessus, et à cet instant, Harry sut que le gobelin ne

s’était jamais attendu à ce qu’ils tiennent leur parole. Une main tenant fermement une

poignée des cheveux d’Harry, pour être sûr qu’il ne tomberait pas dans la mer d’or

brûlant qui montait, Gripsec saisit la garde de l’épée et la balança en hauteur, hors

d’atteinte d’Harry. La petite coupe en or, embrochée à la poignée de la lame de

l’épée, fut projetée dans les airs. Le gobelin à cheval sur lui, Harry plongea et

l’attrapa, et bien qu’il put sentir qu’elle lui brûlait sa chair, il ne la relâcha pas, même

pendant que d’innombrables coupes de Poufsouffle heurtèrent son poing, pleuvant

sur lui. Alors que l’entrée de la chambre forte s'ouvrait à nouveau, il glissa malgré lui

sur une avalanche d'or et d'argent ardents qui le transportèrent lui, Ron et Hermione

hors de la chambre forte.

À peine conscient de la douleur provoquée par les brûlures couvrant son corps, et

toujours emporté le long de la pile de trésors dupliqués, Harry fourra la tasse dans sa

poche et leva les bras pour rechercher l'épée, mais Gripsec était parti. Glissant des

épaules de Harry dès qu’il le put, il avait couru pour se mettre à l’abri parmi les

gobelins environnants, brandissant l'épée et criant, « Au voleur ! Au voleur ! A l’aide

! » Il disparut au milieu de la foule qui avançait, chacun d’entre eux tenant des

poignards et l’accueillit sans aucun doute.

Glissant sur le métal brûlant, Harry dégagea ses pieds et sut que la seule solution pour

sortir était de fendre la foule.

« Stupefix ! » beugla-t-il, et Ron et Hermione le rejoignirent dans sa tentative : des

jets de lumière rouge volaient sur la foule des gobelins, et certains tombèrent, mais

d'autres avançaient, et Harry vit plusieurs gardes magiciens courant dans un des coins.

Le dragon attaché poussa un hurlement, et un jet de flamme vola au-dessus des

gobelins. Les magiciens se sauvèrent, et firent volte face en rebroussant chemin, et l

‘inspiration ou la folie, vint à Harry. Dirigeant sa baguette magique sur les chaines

épaisses enchaînant la bête au sol, il hurla, « Relashio ! »

Les chaînes se brisèrent d’un coup avec un grand bruit.

»C’est la seule possibilité ! » hurla Harry, continuant de lancer des sort de stupéfixion

aux gobelins avançant, et il courra vers le dragon aveugle.

« Harry - Harry – qu’est ce que tu fais ? » s’écria Hermione.

« Allez, grimpez vite - »

Le dragon ne s'était pas rendu compte qu'il était libre : le pied de Harry trouva l’angle

de sa jambe arrière et il se hissa sur son dos. Les écailles étaient dures comme de

l’acier ; il n'a pas même semblé le sentir. Il tendit son bras ; Hermione le saisit et

grimpa ; Ron se hissa à son tour derrière eux, et une seconde plus tard le dragon se

rendit compte qu'il était libre.

Avec un hurlement, il s’éleva : Harry le frappa de ses genoux, saisissant aussi

fermement qu'il le pouvait aux écailles déchiquetées alors que les ailes du dragon

s’étaient déployées, frappant les gobelins qui poussaient des cris perçants, puis il

monta dans les airs. Harry, Ron, et Hermione, à plat sur son dos, frôlèrent le plafond

au moment où il plongeait vers l'ouverture du passage, alors que les gobelins à leur

poursuite lançaient les poignards il jeta un coup d'oeil outre ses flancs.

« Nous ne sortirons jamais, il est trop grand ! » Hermione cria, mais le dragon ouvra

sa bouche et cracha des flammes de nouveau, soufflant dans le tunnel, dont les sols et

les plafonds se fendirent et s’émiettèrent. Avec force, le dragon griffait et fabriquait

son chemin au travers. Les yeux de Harry étaient fermement clos pour se protéger

contre la chaleur et la poussière : assourdi par les dévastations de la roche et les

hurlements du dragon, il pouvait tout juste s'accrocher à l’arrière, s’attendant à être

projeté au loin à tout moment ; alors il entendit Hermione hurler, « Defodio ! »

Elle aida le dragon à se frayer un passage, agrandissant l’ouverture du plafond

pendant qu'il luttait pour s’élever vers l'air plus frais, loin des gobelins poussant des

cris perçants et résonnants : Harry et Ron l’imitèrent, frappant le plafond avec plus de

sortilèges. Ils passèrent le lac souterrain, et le grand rempart, la bête gronda, elle

semblait sentir la liberté et l'espace devant elle, et derrière eux le passage était plein

de grands morceaux de roche, de colossales stalactites, rompues, par la queue pointue

du dragon, et les cris des gobelins semblèrent de plus en plus lointain, alors que

devant eux, le feu du dragon leur ouvrait leur espace libre de progrès -

Et puis enfin, par la force combinée de leurs sorts et de la puissance brutale du

dragon, ils s’étaient frayé un passage dans le vestibule de marbre. Les gobelins et les

magiciens poussèrent des cris perçants, et finalement le dragon eut la place d'étirer ses

ailes. Tournant sa tête à cornes vers l'air extérieur frais, il pouvait sentir la liberté au

delà de l'entrée, il décolla avec Harry, Ron, et Hermione s'accrochant toujours à son

dos, il força le passage à travers les portes en métal, les laissant ridées et pendant à

leurs charnières, puis survola le chemin de traverse et se élança dans le ciel.

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